Plus de 50 ans après l’avoir acquise et protégée de tout développement, Thor Vikström fait don de l’île Ronde à la Société canadienne pour la conservation de la nature.
Cet oasis naturel de trois hectares est la seule des quatre îles de l’archipel des Îles-Laval – baignées par la rivière des Prairies dans l’extrême pointe ouest de l’île Jésus – à ne pas être reliée à la terre ferme.
Un trésor
«C’est vraiment un joyau naturel au cœur d’un milieu urbanisé, témoigne dans une vidéo Joël Bonin, vice-président associé Québec pour Conservation de la nature Canada (CNC). Pour la faune, de trouver un secteur naturel comme ça qui a réussi à passer au travers du temps et à conserver ses attributs naturels, c’est un trésor».
Espèce désignée vulnérable au Québec, la tortue géographique a adopté les rives de l’île Ronde qui lui procurent une aire de repos à l’abri des dérangements, note, entre autres, l’organisme bénéficiaire dans un communiqué publié le 7 décembre. «Ces sites se font de plus en plus rares pour cette espèce qui vit dans la région la plus densément peuplée du Québec.»
Comme un rêve
Au pourtour de l’île, on y aperçoit aussi fréquemment des oiseaux aquatiques et plusieurs espèces de sauvagine, tels que la bernache du Canada, le canard branchu, le canard chipeau, le canard noir, le canard d’Amérique et le grand harle, précise-t-on.
«Voir les canards et les oies au printemps se poser pour construire leur nid et élever leurs petits, c’est incroyable, confie à la caméra Thor Vikström qui, par-dessus tout, souhaitait que son île lui survive. C’est comme un rêve pour moi de savoir que ce sera conservé pour toujours».
L’île Ronde abrite également une érablière à caryer dont le caryer ovale, «une espèce d’arbre susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec» que l’on reconnaît à son écorce qui se détache du tronc.
Geste généreux
«La famille Vikström en a pris grand soin et avec ce geste significatif, nous protégeons la diversité naturelle de cet habitat unique pour les bénéfices des espèces animales et floristiques qui y vivent, mais aussi pour les générations futures, déclare Annie Ferland, chargée de projets à Conservation de la nature Canada pour la Ceinture verte de Montréal. Peu de gens le savent, mais une grande contribution des aires protégées de CNC provient de personnes généreuses qui choisissent de faire des dons de terre d’une grande valeur écologique.»
Dans ce cas-ci, on parle d’une île couvrant une superficie équivalente à quatre terrains de soccer dont l’évaluation foncière avoisine les six chiffres.
Titulaire du portefeuille de l’Environnement et ministre responsable de la région de Laval, Benoit Charrette souligne que «la protection de tout milieu d’intérêt dans le sud de la province, et tout particulièrement en terre privée, fait une différence», lui qui salue le geste de la famille Vikström.
Parallèlement à cette donation, Conservation de la nature Canada touche 60 000 $ en subventions dont 55 000 $ proviennent du Projet de partenariat pour les milieux naturels (PPMN) du ministère de l’Environnement aux fins de conservation de cette propriété.
D’origine suédoise, Thor Vikström, dont la famille s’est installée au Canada dans les années 1960, est dépeint comme un entrepreneur, grand sportif et amant de la nature. En plus d’être donateurs à CNC, les Vikström soutiennent l’organisme Canards Illimités Canada.