(NDLR) À moins d’une semaine du scrutin municipal du dimanche 7 novembre, le Courrier Laval reproduit intégralement une lettre cosignée par Elodie Morandini et Geneviève Dagneau, respectivement porte-parole du Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval et de Laval en transition. Cette lettre datée du 28 septembre mettait la table en vue d’un débat non-partisan sur les enjeux environnementaux et la vision d’avenir de Laval. En clair, on y rappelle que des trois ordres de gouvernement, le palier municipal est celui qui a le plus d’impact sur la vie des gens au quotidien. À noter qu’en 2017, le taux de participation aux élections municipales à Laval (36,3 %) avait été le plus faible parmi les 17 régions administratives de la province pendant qu’à l’échelle du Québec on enregistrait un taux de 44,8 %.
«Presque ignoré des citoyens et citoyennes – à en croire le faible taux de participation aux dernières élections (44 %), – le palier municipal influence pourtant grandement notre qualité de vie. Les conseils municipaux ont d’importantes responsabilités qui affectent non seulement notre quotidien, notre santé et notre bien-être, mais aussi notre résilience face aux changements climatiques et leurs conséquences sur chacun et chacune d’entre nous.
Inondations et tempêtes qui détruisent ou abîment nos maisons et infrastructures, smog et îlots de chaleur qui menacent notre santé, sécheresses qui réduisent la quantité d’eau disponible à la population et aux récoltes: nos villes et villages se retrouvent souvent premiers répondants face aux conséquences de la crise climatique et environnementale.
Un impact direct sur notre quotidien et notre avenir
Le pouvoir des municipalités est plus vaste que la «simple» gestion des poubelles et déneigement des rues.
Qu’il s’agisse du choix de nos modes de déplacement de tous les jours – voiture, autobus, marche, vélo – pour nous rendre au travail, à l’école, à l’épicerie, tous sont influencés par les décisions prises par nos villes. Votre municipalité encourage-t-elle l’adoption de moyens de transport peu polluants, conviviaux et sécuritaires?
Nos conseils de villes influencent également ce qui se retrouve dans nos assiettes: de l’accès à un marché public aux commerces de proximité qui vendent des produits sains et locaux, à l’agriculture urbaine et aux jardins communautaires.
Les municipalités ont aussi un immense pouvoir sur l’aménagement du territoire – ce à quoi ressemblera la ville, son architecture -, la préservation des terres agricoles et notre souveraineté alimentaire ainsi que la protection des milieux naturels et de la biodiversité. Ce sont elles qui dessinent nos milieux de vie: parcs, ruelles vertes et quartiers verts, espaces naturels, si indispensables à notre bien-être. En résumé, le municipal planifie à quoi ressemblera notre communauté aujourd’hui et demain.
Les experts du climat (GIEC) et de l’ONU sonnent l’alarme: nous devons réduire immédiatement et massivement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Au Québec, cela signifie entre autres électrifier nos transports, stopper l’étalement urbain, densifier les quartiers, diminuer l’auto-solo, changer nos habitudes de consommation (dont celles alimentaires). Nos petits gestes citoyens ne suffiront pas s’ils ne sont pas accompagnés de politiques ambitieuses et de véritables actions de la part de tous les décideurs, de tous les secteurs.
Il ne s’agit pas de réduire des GES pour la satisfaction d’atteindre une cible, non: on parle ici d’améliorer notre santé, la qualité de l’air, notre qualité de vie, notre bien-être, notre sécurité, notre vie en communauté. Il semble évident que les efforts en valent bien le coup! Ne pas agir entraînerait beaucoup plus de pertes et de deuils.
Une élection décisive
Le 7 novembre prochain, les électeurs et électrices du Québec seront appelé(e)s à choisir les représentants et représentantes de 1108 municipalités du Québec qui prendront des décisions déterminantes pour l’avenir de leur communauté pour les quatre prochaines années, et dont les effets se feront sentir pendant des décennies.»