Fin juin, on estimait à 36 300 le nombre de personnes de plus en emploi dans le Grand Montréal depuis février 2020 — période de référence pré-COVID-19 — dont la moitié sont des Lavallois.
Ces chiffres sont tirés de l’Enquête sur la population active (EPA) que mène mensuellement Statistique Canada et dont les données régionales sont traitées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Ils figurent notamment dans le second rapport trimestriel préparé par le Service du développement économique de la Ville de Laval.
Interprétation erronée
Relayant l’information aux médias, le cabinet du maire publiait hier un communiqué coiffé du titre Laval représente 50 % de la création d’emploi de la grande région métropolitaine, laissant entendre que ces emplois sont à Laval.
«Au niveau de l’emploi, il y a maintenant plus de 18 000 Lavalloises et Lavallois de plus en emploi qu’avant le début de la pandémie, une augmentation de 8,7 %», écrit-on avec justesse.
Puis, à tort, on enchaîne en affirmant que «la création d’emploi de Laval est donc responsable pour cette période de 50 % de tous les nouveaux emplois de la région de Montréal, alors que Laval représente environ 10 % de la population».
Vice-président du comité exécutif, responsable des finances publiques et du développement économique, Stéphane Boyer soutient que «ces chiffres démontrent l’effet positif qu’ont eues nos mesures de relance économique pendant le pire de la crise.»
Il faut savoir que l’Enquête sur la population active se fonde non pas sur le lieu de travail, mais sur le lieu de résidence des ménages sondés mensuellement par l’organisme fédéral.
De la même façon, il serait faux d’affirmer que l’île de Montréal a perdu 19 200 emplois sur son territoire alors que ce chiffre correspond au nombre de Montréalais de moins en emploi, toujours selon le coup de sonde du mois de juin.
60 % des Lavallois travaillent à l’extérieur
Le marché de l’emploi de la grande région métropolitaine est parfaitement intégré, ce qui fait en sorte qu’on ne compte plus les habitants d’une région travaillant dans une autre des régions limitrophes.
À cet égard, la plus récente enquête Origine-Destination, commandée par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), révèle que 6 Lavallois sur 10 (59,4 %) sortent de l’île Jésus pour aller travailler.
Cela représente 135 960 des 226 600 Lavallois considérés en emplois en juin dernier.
Ainsi, lorsqu’au plus fort de la crise sanitaire on déplorait 25 800 Lavallois de moins sur le marché du travail, on ne parlait pas de 25 800 pertes d’emplois dans les entreprises de Laval.