Le Pôle régional d’économie sociale de Laval (PRESL) se dote d’un incubateur d’entreprises collectives.
Lancée début août, cette pépinière entrepreneuriale solidaire offre à tous les porteurs de projet un accompagnement jusqu’à l’étape de prédémarrage. Ceux-ci ont d’ailleurs jusqu’au lundi 30 août (23h59) pour soumettre leur projet d’entreprise afin de prendre part à la première cohorte qui débutera en septembre.
Transition sociale
Directrice générale du PRESL, Louise Hodder a indiqué que la crise sanitaire avait contribué à accélérer une prise de conscience collective quant à l’importance de la transition sociale et écologique. «De plus en plus de citoyens et entrepreneurs souhaitent revisiter la formule traditionnelle de l’entrepreneuriat et optent pour des modèles plus contributifs à cette transition souhaitée, a-t-elle déclaré par voie de communiqué. Je suis impressionnée par leur audace et nous sommes fiers de pouvoir les accueillir dans le Co-design et, par la suite, dans l’Incubateur d’entreprises collectives».
On entend par Co-design, l’étape préliminaire de «clarification d’idée» selon l’«approche de design thinking et de cocréation».
L’objectif est de «faire émerger des entreprises collectives qui participeront activement à la propulsion de l’économie sociale lavalloise et à la transition socio écologique de notre ville», précise Andrea Monge, chargée des communications pour le Pôle régional.
Spin-off
Ce nouvel incubateur est en quelque sorte un spin-off de la Génératrice d’innovation sociale, un programme déployé par le Laboratoire d’innovation sociale sous l’impulsion du PRESL.
Incidemment, sur le thème «Laval, Ville résiliente», un parcours a été testé au cours de la dernière année «pour identifier les opportunités du territoire et développer des projets qui permettent de les saisir afin de faire face et s’adapter aux crises, mais surtout d’en rebondir», peut-on lire sur le site de l’organisme.
Gratuit
D’une durée de trois mois, le passage en incubateur est animé de huit ateliers en plus d’un suivi individuel d’une dizaine d’heures. Cet accès à tout un réseau de partenaires et collaborateurs, qui mettent à profit leurs ressources et expertise, est entièrement financé à même les deniers publics. Le Chantier de l’économie sociale, le Secrétariat à la jeunesse du Québec, le ministère de l’Économie et de l’Innovation et la Ville de Laval en assument les frais.
«L’Incubateur permettra à ces entrepreneur.e.s en devenir de recevoir tout l’accompagnement et les outils nécessaires afin qu’ils et elles puissent mener à terme avec succès leur projet d’entreprise collective», écrit Louise Hodder.
Au terme de ce parcours, le PRESL tiendra un «concours de pitch qui offrira visibilité et bourses aux participant.e.s de l’Incubateur». Le concours coïncidera avec le Mois de l’économie sociale, en novembre.
En chiffres
Mine de rien, à Laval, l’économie sociale représente quelque 270 entreprises, plus de 5000 employés et des revenus annuels de 548 M$.
Les entreprises composant cet écosystème prennent aussi bien la forme de coopérative, de mutuelle que d’organisme à but non lucratif.
Cela dit, pour qu’un OBNL soit reconnu comme une entreprise d’économie sociale, celui-ci doit soutenir des activités marchandes rentables via la vente ou l’échange de biens et services.
Mais à la différence de l’entreprise privée, les profits générés par cette activité commerciale sont tous réinjectés dans l’organisme afin de mieux répondre à sa mission sociale et maintenir les conditions de ses travailleurs.