L’Institut national de la recherche scientifique (INRS) a dévoilé ce matin les cinq projets novateurs retenus dans le cadre du programme de soutien financier interne pour des projets de recherche sur la COVID-19, dont deux s’effectuent dans les laboratoires lavallois du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie.
Ces initiatives portent sur le traitement, la détection et les tests diagnostiques rapides du virus, sur son incidence dans les communautés et ses effets sur la société en général, de même que sur les transformations qui en découlent.
Financés à hauteur de 100 000 $ en 2021, chacun de ces projets triés sur le vote pourra voir son financement renouvelé jusqu’à concurrence de 100 000 $ pour un an.
Traitement et détection
L’un des projets en cours à Laval cible des «traitements combinés contre le SRAS-CoV-2».
À la tête de ce projet de recherche, les professeurs à l’INRS Steven Laplante (spécialiste en chimie médicinale et innovation pharmacologique) et Alain Lamarre (immunologie, virologie et cancer), respectivement coresponsable scientifique du Laboratoire de spectroscopie en résonance magnétique nucléaire et titulaire de la Chaire de recherche Jeanne et J.-Louis Lévesque en immunovirologie.
L’objectif est de trouver un antiviral à large spectre contre les coronavirus. «L’étude permettra de tester l’efficacité thérapeutique d’une banque de molécules déjà sécuritaire pour le corps humain et acceptée par la Food and Drug Administration (FDA), aux États-Unis, afin d’accélérer le processus d’essais cliniques et la création d’un médicament ou d’une thérapie combinée.».
Collaborent à la recherche les professeurs Laurent Chatel-Chaix et Pierre Talbot, dont le champ d’expertise respectif est la virologie moléculaire et les maladies neurologiques virales.
Incidence dans les communautés
Un second projet implique une professeure agrégée à l’INRS dont les quartiers généraux sont également basés au cœur de la Cité de la biotechnologie et de la santé humaine, à Laval.
Spécialiste en toxicologie de la reproduction, Géraldine Delbès est coresponsable du projet de recherche «Périnatalité et transition à la parentalité au temps de la COVID-19 – du social au moléculaire» avec Laurence Charton, professeure agrégée à l’INRS affectée au Centre Urbanisation Culture Société, à Montréal.
Elles s’emploient à «documenter et mieux comprendre l’incidence psychosociale de la pandémie de COVID-19 sur les femmes enceintes, les nouveaux parents et les nourrissons», peut-on lire dans un communiqué publié par l’INRS le 25 janvier.
«Plus spécifiquement, ce projet contribuera à identifier les facteurs sociobiologiques associés aux risques périnataux en contexte pandémique. Il permettra d’établir des politiques d’aide mieux ciblées à l’égard des futures mères et au mieux-être des familles ainsi que des recommandations pour les professionnels de santé et les (futurs) parents.»
Les professeurs Cathy Vaillancourt et Laurent Chatel-Chaix (Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie), Jean-Charles Grégoire (Centre Énergie Matériaux Télécommunications) et Nong Zhu (Centre Urbanisation Culture Société) participent également à cette étude interdisciplinaire.
Interdisciplinarité
Conformément au Plan stratégique 2019-2024 dont s’est doté la direction de l’INRS, celle-ci favorise les initiatives de recherche collaboratives et les synergies entre les quatre créneaux de pointe qu’elle exploite à Montréal, Québec, Laval et Varennes.
«Avec cette initiative, l’INRS fournit à ses équipes de recherche un levier financier supplémentaire et renforce son appui aux projets novateurs et intersectoriels, souligne la directrice scientifique, Pascale Champagne. De plus, l’interdisciplinarité est l’une des valeurs de notre établissement. Les projets retenus le démontrent clairement, puisqu’ils réunissent des professeures et des professeurs issus de centres différents ou d’autres établissements de recherche.»
Programme
En allongeant un million de dollars dans la recherche sur la COVID-19, le conseil d’administration et la direction de l’INRS dit poursuivre leur «mission qui est de contribuer au développement de la société québécoise par la recherche et la formation de chercheuses et de chercheurs hautement qualifiés».
Les équipes formées derrière les projets de recherche devaient, entre autres, être dirigées par deux coresponsables, dont l’un est en début de carrière (10 ans et moins d’expérience dans un établissement universitaire). Également, un minimum de deux disciplines devait être représenté.
Rappelons que ce réseau universitaire exclusivement dédié à la recherche et la formation d’étudiants de 2e et 3e cycles se classe 1er au Canada en termes d’intensité de recherche.