Tout au long de l’année 2020, les organismes communautaires lavallois ont dû s’adapter en raison du contexte de pandémie de la COVID-19. La situation ne sera pas différente à l’approche des Fêtes.
«La demande d’aide et les besoins des citoyens et familles auprès des organismes sont à la hausse, précise Marc Longchamps, directeur général de la Corporation de développement communautaire (CDC) de Laval. Alors que la capacité de recevoir des groupes est à la baisse à cause des différentes mesures d’adaptation sanitaire qu’ils doivent mettre en place. Les organismes ont beaucoup de pression pour répondre à ces demandes.»
M. Longchamps ajoute que plusieurs organismes ne pourront tenir leurs activités de financement, ce qui réduira leurs fonds pour 2020. «Cela change la donne pour nombre d’entre eux qui comptaient sur ces revenus pour financer leurs activités, parfois même pour rémunérer leur personnel.»
À titre d’exemple, l’Association lavalloise des parents et amis pour le bien-être mental (ALPABEM) ne pourra tenir sa collecte annuelle de biens pour les personnes hospitalisées en psychiatrie qui existe depuis près de 20 ans. L’organisme tentera plutôt d’amasser des fonds qui seront remis aux groupes habituels.
De son côté, le Centre de bénévolat et moisson Laval a modifié sa traditionnelle campagne de paniers de Noël. La livraison des denrées se déroulera sur cinq jours, soit du 18 au 22 décembre. Il s’agira d’une méthode de cueillette sans contact pour respecter les règles sanitaires.
«Depuis le début de la campagne, on note un taux de participation plus faible que les années précédentes, note Wazna Azem, directrice aux communications et marketing de l’organisme. Plusieurs organisations et compagnies qui nous appuient optent pour le télétravail et, du coup, cela réduit le nombre de participants à la collecte de denrées.»
Mme Azem confirme aussi que la demande d’aide alimentaire est à la hausse et que Moisson Laval mise sur les dons en ligne pour combler le manque actuel.
Adaptation
Malgré la crise sanitaire, les organismes communautaires ont continué d’offrir leurs services habituels. Les pratiques ont été adaptées et ils ont travaillé en coopération pour poursuivre leur mission.
«Nous nous sommes rapidement mobilisés pour assurer un suivi psychosocial auprès des familles qui fréquentent notre organisation, explique Nancy Champagne, directrice générale de la Maison de quartier de Vimont. Nous avons été créatifs avec des plateformes comme Facebook et Zoom pour développer une offre virtuelle.»
«Dès la deuxième semaine, nous sommes revenus pratiquement à un état normal, mais cette fois en virtuel, confirme aussi Patrick Machabée, directeur général de l’ALPABEM. On était technologiquement prêt à le faire en vidéo. À partir de juin, on a recommencé à accueillir des familles en personne.»
M. Machabée précise toutefois que cette façon de faire n’était pas possible pour tous. «Certains organismes ne sont plus en mesure d’offrir leurs groupes d’entraide, car l’espace ne leur permet pas de respecter la distanciation sociale. Les gens qui utilisaient ces services se retrouvent encore plus isolés.»
Reconnaissance
Cette situation exceptionnelle a d’ailleurs permis de reconnaître l’importance du milieu communautaire.
«S’il y avait des préjugés sur la pertinence des organismes, maintenant, la crise a démontré qu’ils étaient essentiels, assure M. Machabée. Nous avions maintenant les leviers nécessaires pour répondre à des besoins que nous avions depuis plusieurs années.»
Il précise que la crise a permis à son organisation d’être approchée pour mettre en place un programme de soutien psychologique pour leurs collègues du monde communautaire de partout au Québec.
Marc Longchamps croit quant à lui que beaucoup peut être encore fait pour soutenir les organismes bien que les fonds d’urgence offerts ont servi pendant la crise.
«On parle davantage des organismes et de leur apport, mais le gouvernement a été très peu aidant par les longs processus demandant des redditions de comptes complexes pour obtenir des fonds. Les directions étaient déjà débordées pour répondre aux besoins de la population. Une réelle reconnaissance des organismes passe par un financement décent et récurrent.»