Un sondage pancanadien tout juste dévoilé indique que 49 % des citoyens soutiennent la législation canadienne actuelle sur la prostitution, soit 5 fois plus que ceux qui s’y opposent (11 %).
Toutefois, 46 % de la population n’est plus encline à soutenir la loi actuelle comme moyen de s’attaquer au problème de la prostitution.
Ce nombre est presque deux fois supérieur à celui des personnes qui soutiennent la prostitution en tant que profession légale non régie par des lois, y compris les proxénètes, propriétaires de maisons de passe, acheteurs de services sexuels et ceux qui en vendent (24 %), et presque trois fois supérieur à celui des personnes qui soutiennent l’idée de rendre la prostitution illicite et criminaliser toutes les personnes impliquées dans la vente de services sexuels (16 %).
Méthodologie et motivation
Cette enquête a été menée par Nanos Research pour le compte du London Abused Women’s Centre (LAWC), de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) et de la Coalition Against Trafficking in Women (CATW), avec l’appui d’organismes canadiens, révèle le point de vue des Canadiennes et Canadiens sur les approches législatives et d’autres questions reliées à la prostitution (résultats du sondage, méthodologie et note technique ci-joints).
Ce premier sondage pancanadien sur la prostitution servira à garantir que les opinions des citoyens dans l’évaluation annoncée par le Canada sur les effets de la Loi de 2014 sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation (LPCPVE).
La LPCPVE s’attaque au système de la prostitution en décriminalisant uniquement les personnes qui sont achetées et vendues dans le cadre de la prostitution, tout en tenant pour responsables les acheteurs d’actes sexuels, promoteurs de la prostitution (proxénètes), propriétaires et gestionnaires d’établissements commerciaux de prostitution (maisons de passe, salons de massage illicites, services d’escorte) et d’autres exploiteurs tiers.
Données éclairantes
Parmi les autres chiffres significatifs enregistrés, notons que 61 % des Canadiens sont d’avis que les gouvernements fédéral et provinciaux doivent accorder un financement convenable aux organismes travaillant avec les femmes dans la prostitution pour qu’ils puissent fournir des services de conseil et soutien à long terme nécessaire, ce qui est presque neuf fois plus que les opposants (7 %).
Résultat non surprenant, 51 % des gens désapprouvent qu’un membre de leur famille paie pour des services sexuels, ce qui est plus de quatre fois supérieur à ceux qui approuvent (12 %).
Fait important, 43 % des citoyens conviennent que si la plupart des femmes et des personnes avaient d’autres possibilités économiques viables, elles ne choisiraient pas de se livrer à la prostitution. Ce chiffre est plus de quatre fois supérieur à ceux qui ne sont pas d’accord (10 %).
Également, ce qui pourrait surprendre: lorsqu’on leur a demandé si la prostitution devait être considérée comme une profession ou un emploi comme d’autres, 34 % de la population était d’accord et 26 % était en désaccord.
Toutefois, soulignons que lorsqu’on leur demande dans quelle mesure les Canadien.es sont favorables à la prostitution en tant que profession légale, considérant que toutes les activités reliées à la prostitution, y compris l’achat et la vente de services sexuels, le proxénétisme, la traite des êtres humains et la gestion de maisons de passe, seraient légales, c’est 45 % des gens qui s’y opposent, soit plus de deux fois plus que ceux et celles qui y sont favorables (17 %). (B.L.)