Depuis le début de la crise sanitaire, un adolescent sur deux âgés de 14 à 17 ans a connu une réduction de son niveau d’activité physique.
Cette situation a été observée à l’aide d’un sondage Léger effectué pour le compte de la Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids).
«La baisse du niveau d’activité physique observée en raison de la COVID-19 pourrait avoir détérioré l’état de santé de nos jeunes alors qu’il était déjà préoccupant», note Marc-André Parenteau, analyste aux politiques publiques à la Coalition Poids.
Parmi les 53 % des adolescent ayant remarqué une baisse de leur activité physique, 20 % disent qu’elle a beaucoup diminué, tandis que 33 % évaluent qu’elle a peu diminué. Les jeunes Montréalais sont ceux qui sont le plus touchés avec une baisse d’activité physique de 58 % contre 54 % pour Québec et 46 % pour les autres régions.
À l’inverse, 77 % d’entre eux soutiennent avoir augmenté leur temps d’écran pour des fins de loisirs, alors que celui-ci était déjà très élevé.
Le manque d’accessibilité aux infrastructures sportives depuis le début de la crise a été identifié comme un frein à la pratique d’activité physique pour 45 % des jeunes. Pour deux adolescents sur trois, c’est plutôt l’absence de cours d’éducation physique et à la santé qui a eu un impact sur la réduction de leur niveau d’activité physique.
Les ressources en ligne proposées n’ont donc pas eu l’effet escompté pour les motiver à s’activer.
«Nous sommes inquiets d’une éducation physique à la carte qui serait offerte à l’automne en fonction de l’importance accordée par les directions d’établissements envers cette matière, soulève Véronique Marchand, directrice de la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec. Nous déplorons d’ailleurs que le Ministre ne la considère même pas comme matière essentielle au développement des élèves québécois»
À titre de rappel, il est recommandé que les jeunes de 5 à 17 ans pratiquent un minimum de 60 minutes d’activité physique d’intensité moyenne à élevée par jour.
Préoccupation
Au fil des années, on observe une diminution de la condition physique, capacité cardiovasculaire et des habiletés motrices des jeunes par rapport aux générations antérieures. Afin que les jeunes aient envie d’être actifs maintenant et tout au long de leur vie, il est essentiel qu’ils vivent des expériences d’activité physique positives.
Depuis plusieurs années, des organismes recommandent au gouvernement de favoriser le temps actif à l’école, notamment en augmentant et en rendant obligatoire un temps minimal consacré aux cours d’éducation physique et à la santé.
«Ces données montrent la nécessité de se préoccuper de la santé et du mieux-être de nos adolescents, alors que l’adoption d’un mode de vie physiquement actif est une condition essentielle pour la réussite éducative», soulignent Sylvain Turcotte et Félix Berrigan de la Chaire de recherche Kino-Québec sur l’adoption d’un mode de vie physiquement actif en contexte scolaire.
La Coalition Poids insiste enfin sur le rôle des décideurs pour faciliter, sécuriser et rendre attrayante la pratique d’activité physique à proximité du domicile et lors des déplacements.
«Pour atténuer les effets indésirables de la pandémie, il est désormais essentiel que le gouvernement et les municipalités québécoises redoublent d’efforts pour multiplier les occasions qu’ont les jeunes d’être actifs et mettre en place les infrastructures leur donnant le goût d’adopter un mode de vie actif au quotidien en toute sécurité», conclut Marc-André Parenteau de la Coalition Poids.
Idées et ressources destinées aux jeunes et aux parents:
- PAUSE ton écran : pausetonecran.com
- Coalition Poids : cqpp.qc.ca/covid-19
- VIFA magazine : https://vifamagazine.ca/
- Participaction : https://www.participaction.com/fr-ca/bienfaits-et-directives/jeunes-5-a-17-ans (N.P.)