Le manque de logements et toutes les incertitudes causées par la COVID-19 inquiètent le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) à l’aube de la période des déménagements.
«À Laval, le confinement a duré très longtemps, donc ça n’a laissé aux locataires qu’une période très courte pour visiter les logements, explique Véronique Laflamme, porte-parole de l’organisation. De plus, tout cela se passe dans une période de pénurie de logement qui est très intense.»
Selon les chiffres colligés par le FRAPRU, le taux d’inoccupation des logements du territoire se situait à 1,5 % pour l’année 2019 comparativement au seuil recommandé de 3 %. Laval-des-Rapides est le quartier le plus affecté avec un taux d’inoccupation de 0,6 %. Il s’agit des plus bas chiffres observés en 15 ans.
«Cela met beaucoup de gens en situation de précarité et plusieurs locataires ont déjà fait appel au service d’aide d’urgence, poursuit Mme Laflamme. Par expérience, les gens ne commencent habituellement pas à s’inquiéter avant la mi-juin lorsqu’ils ne trouvent pas. La pandémie joue aussi beaucoup sur leurs inquiétudes.»
Investissement gouvernemental
Pour pallier une partie du problème, le gouvernement du Québec a annoncé, le 11 juin, un investissement de 71,5 M$ dans son plan d’action pour le 1er juillet.
Celui-ci comprend une aide financière pour 1800 ménages dans le besoin, le retour du programme d’aide d’urgence aux municipalités, un prêt de 1500 $ aux locataires dont les revenus ont été diminués en raison de la COVID-19 et un soutien financier pour les ménages en attente de la complétion du projet d’emménagement de leur résidence principale.
Bien que le FRAPRU considère que ces mesures «représentent un premier bon premier pas», le regroupement craint «qu’elles soient insuffisantes pour assurer que personne ne se retrouvera à la rue».
Situation lavalloise
À Laval, 17 500 ménages octroyaient plus que la norme recommandée de 30 % de leurs revenus à leur loyer, et ce, avant même le début de la pandémie. Parmi ceux-ci, 7335 y attribuait plus de la moitié de leur budget.
«Avec les factures qui augmentent, ces gens-là se retrouvent pris à la gorge, estime Véronique Laflamme. Si on ne veut pas qu’ils soient évincés, il faut trouver des alternatives et investir dans le logement social.»
Pour contrer le problème, la Ville de Laval a budgété 1,5 M$, une somme répartie à part égale avec la Société de l’habitation du Québec dans le programme Rénovation Québec et 5,04 M$ dans le programme d’aide complémentaire au programme AccèsLogis.
Celle-ci a également mis à disposition trois terrains municipaux pour la construction de 3 projets de logements sociaux, ce qui représente un total de 108 unités.
«Nous sommes attentifs à la situation en cours, soutient Anne-Marie Braconnier, porte-parole de la Ville. Nous travaillons avec les organismes sur le terrain et nous mettons en place les mesures nécessaires pour répondre aux besoins éventuels des citoyens.»
Pour toute demande d’aide et de référence en lien avec la recherche d’un loyer, il est possible de contacter le Service d’aide à la recherche de logement de l’Office municipal d’habitation de Laval via son site web ou le 450 505-6065.