Dernière mise à jour: 11h30, vendredi 10 janvier
Au cours de la dernière année, la Ville a rehaussé de 30 % l’estimation des coûts pour parachever le complexe aquatique dont les travaux ont été arrêtés après que les fondations eurent été coulées au printemps 2018 aux abords de l’autoroute des Laurentides – tout juste au nord du Cosmodôme.
Voilà, entre autres, ce qu’on constate en consultant le programme triennal d’immobilisations (PTI) 2020-2022.
La somme projetée passe de 50,2 à 65 M$.
Cette nouvelle projection financière porterait le total de la facture à 74 M$, considérant les 9 M$ déjà engagés dans les plans et devis, les fondations du bâtiment et la membrane imperméabilisante.
On se rappellera qu’à l’automne 2018, l’administration Demers avait annulé l’appel d’offres lancé quelques mois plus tôt en raison de soumissions dépassant de près de 50 % les coûts que la Ville avait estimé à 61 M$.
Réévaluation
En décembre 2018, le maire Marc Demers avait indiqué que la direction générale était à regarder «comment réduire les coûts» d’un projet qui aurait excédé les 90 M$ si le contrat de construction avait été octroyé à Magil Construction, le plus bas soumissionnaire.
À cet égard, le seul retrait de l’échéancier 2020 allait contribuer à alléger grandement la facture, observait-il, alors que Laval avait fait le deuil d’y tenir les épreuves de natation de la finale provinciale des Jeux du Québec qu’elle accueillera à l’été.
D’autant que la surchauffe du marché de la construction dans la région du Grand Montréal – couplée à une pénurie de travailleurs sur les chantiers – fait exploser le prix des soumissions depuis deux ans.
Or, en réévaluant à 74 M$ le coût total du projet, la Ville coupe la poire en deux. Si elle pompe 13 M$ de plus pour la réalisation de cette infrastructure sportive, la facture finale projetée s’en trouve tout de même allégé de 16 M$ par rapport à l’appel d’offre rejeté de 2018.
La Ville répond
La porte-parole Anne-Marie Braconnier confirme l’exactitude des chiffres avancés dans cet article.
À la question si la réévaluation financière valait pour le concept de complexe aquatique tel que défini aux plans et devis – et pour lequel la plus basse soumission recueillie en 2018 se chiffrait à 82,1 M$ –, on répond que «la Ville a révisé le projet afin d’en optimiser le coût de construction».
Appelée à préciser les modifications les plus significatives apportées au projet, Mme Braconnier écrit que «lorsqu’on parle d’optimisation dans le cas où le budget d’un projet est un enjeu majeur, il est de mise de revoir un ensemble d’éléments afin d’identifier des pistes d’économies, tout en maintenant la portée de ce projet.»
Impossible donc pour l’instant de savoir si les concessions consenties par la Ville touchent les équipements, locaux et espaces communs, matériaux de revêtement, standards architecturaux ou les aménagements extérieurs.
La Ville affirme toutefois qu’elle prévoit lancer un appel d’offres en cours d’année.
Rappelons que le complexe doit abriter, entre autres, 3 bassins pour la natation, le plongeon et le bain libre pour une capacité d’accueil totale de 875 athlètes et baigneurs. Des gradins permanents devraient également y accueillir 700 spectateurs avec la possibilité d’y greffer 500 places additionnelles lors de compétitions d’envergure.
Encore quatre ans
D’abord annoncée pour l’été 2020, l’inauguration du complexe aquatique devra attendre encore plusieurs années si on se fie au programme triennal d’immobilisations (PTI) adopté en décembre dernier.
Dans ce document de planification des investissements, on ventile ainsi sur un horizon de trois ans les sommes à débourser: 3 M$ en 2020; 18 M$ en 2021 et 22 M$ en 2022 pour un total de 43 sur les 65 M$ budgétés. Les 22 millions restant pour compléter le projet pourraient laisser entrevoir, dans le meilleur des mondes, une ouverture en 2023.
Questionné sur cet échéancier lors du dépôt du budget le mois dernier, le maire Demers a tenu à nuancer la planification triennale, indiquant que «le PTI est révisé tous les ans» et qu’en ce sens, il n’était pas exclu de «modifier des sommes d’une année à l’autre».
Concédant qu’il ne pensait pas octroyer le contrat de construire en 2020, il ajouta du même souffle que si l’occasion devait se présenter, la Ville «trouvera le moyen de le financer».