Rabab Amin, une psychologue dévouée qui a immigré au Canada en 2014, fait un travail hors du commun auprès de la communauté syrienne de Laval pour les aider à surmonter les défis que posent l’intégration, témoignent de nombreuses personnes du milieu communautaire de Chomedey.
«Quand j’ai rencontré la vague de Syriens arrivée à Laval en 2016, j’ai découvert qu’il y avait une mécompréhension entre les immigrants syriens et les centres communautaires à Laval, explique la résidente de Chomedey. Les réfugiés syriens sont un groupe très particulier parce qu’ils ont vécu le conflit.»
Syrienne d’origine, Rabab a créé le Centre culturel québéco-syrien en 2018 après s’être impliquée comme bénévole pendant plus de trois ans dans les centres communautaires lavallois.
«Depuis 2015, j’aidais déjà beaucoup d’immigrants syriens en faisant des démarches auprès du gouvernement, en offrant des services de traduction et donnant des renseignements sur le logement ou l’emploi, se rappelle Rabab. Il y a une amie qui m’a donné l’idée de faire un centre pour offrir des services à ces familles que j’assistais à l’époque.»
Leader naturelle
«Rabab a 100 % le centre dans sa tête, souligne Douha Hennaoui, vice-présidente du centre. Moi je viens l’épauler avec certaines activités, mais c’est elle qui gère les familles.»
Altruiste et généreuse, Mme Amin n’obtient aucun revenu pour le travail qu’elle a réalisé. Cependant, elle possède un grand réseau de contacts et reçoit l’aide de 30 bénévoles d’origine arabe et québécoise qui la soutiennent.
«Rabab est une citoyenne qu’on a la chance de côtoyer depuis quelques années, explique Marlène Paradis, coordonnatrice du Comité de Développement Local de Chomedey (CDLC). Pour nous, elle est une personne clé pour rejoindre la communauté et les personnes isolées. On aime l’inviter à notre table de quartier parce qu’elle nous aide à créer des stratégies pour aller chercher la population immigrante.»
Rabab Amin a créé de nombreuses activités pour résoudre les problèmes de sa communauté. Son centre offre de l’aide aux devoirs pour les plus jeunes, des conférences sur la vie au Québec pour les familles et un club pour les personnes aînées arabophones.
«J’ai découvert que les familles syriennes qui finissaient leur parcours de francisation ne parlaient pas plus français, explique la Lavalloise. Le principal problème est que ces familles sont analphabètes dans une grande majorité et ne sont pas capables de suivre le rythme des cours. C’est à ce moment que j’ai créé la première activité de mon centre, un club de conversation, qui aide les personnes à comprendre le français et mieux s’adapter à leur nouvelle vie ici.»
Devenir psychologue
Diplômée en psychologie de l’université de Damas, elle travaille présentement comme surveillante de dîner pour la Commission scolaire de Laval afin de gagner sa vie. Son rêve est d’améliorer son français pour travailler un jour en tant que psychoéducatrice dans une école secondaire.
«En 2015, j’ai fait un certificat en français langue seconde et j’ai commencé un deuxième certificat en intervention psychosociale, mais j’ai dû arrêter parce que j’avais beaucoup de difficulté avec mon français», souligne la femme de 48 ans.
Comme intervenante, elle aimerait aussi agir auprès des enfants syriens qui souffrent de stress post-traumatique à cause de la guerre.
«Je suis en train de préparer un grand projet d’intervention psychosociale auprès des jeunes et des femmes isolées. J’aimerais avoir les subventions du gouvernement pour avoir une salle fixe où je vais rassembler le monde à chaque fois qu’il y aura une activité.»