S’il n’en tenait qu’à la seconde opposition à l’hôtel de ville, on bulldozerait les fondations du complexe aquatique pour retourner à la case départ avec un projet moins ambitieux d’un point de vue design.
En point de presse le 30 octobre, les élus d’Action Laval ont fait valoir qu’il valait mieux faire son deuil des 10 M$ déjà engagés dans l’aventure que de s’entêter à réaliser ce projet qualifié de «fiasco financier».
Rappelons qu’après avoir annulé en septembre 2018 l’appel d’offres lié à la construction du bâtiment principal en raison d’un dépassement de quelque 50 % des coûts estimés, le comité exécutif avait fait le choix de réévaluer le projet afin d’en réduire la facture.
«Il y a des limites à réduire les coûts», indique Michel Poissant, chef du conseil d’Action Laval et conseiller municipal de Vimont. Ce dernier estime que le «design audacieux» de ce bâtiment projeté en forme circulaire et son enveloppe en «verre triple» rendent le problème insoluble.
À ses yeux, la seule façon de s’en tenir au coût estimé de 61 M$ est d’opter pour une construction plus conventionnelle, ce qui permettrait notamment une plus vive compétition lors d’un prochain appel d’offres.
Modèle à suivre
Michel Poissant et David De Cotis citent en exemple le complexe aquatique de Brossard dont on est à finaliser les travaux.
Cette infrastructure, dont la mise en chantier remonte à il y a 2 ans, coûtera aux Brossardois 39,3 M$, ce qui revient à 4772 $ le mètre carré.
En tenant compte de la superficie du futur complexe lavallois et en majorant de 7 % la valeur du contrat pour refléter l’inflation, un tel modèle reviendrait à 59,5 M$ «plutôt que 100 M$ au bas mot si les travaux se poursuivaient avec les fondations actuelles», affirme Action Laval.
«On ne fait pas de compromis au niveau des installations», souligne par ailleurs M. Poissant.
À ce prix-là, le bâtiment abriterait tel que prévu 3 bassins pour la natation, le plongeon et l’usage récréatif, des gradins permanents pouvant accueillir 700 spectateurs et 500 places temporaires supplémentaires disponibles lors de grands événements, des locaux réservés à l’exploitation, des espaces consacrés aux service et autres espaces publics.
Toujours en analyse
La réaction ne s’est pas fait attendre du côté de la Municipalité.
Dans une mise au point, le vice-président du comité exécutif, Stéphane Boyer, indique que «la Ville termine actuellement une analyse de valeurs afin d’avoir les meilleurs pistes d’optimisation pour poursuivre ce projet important», précisant qu’«un économiste indépendant en construction a été embauché pour aider dans cette analyse».
Les fondations étant hivernisées et protégées, il n’y a pas péril en la demeure poursuit M. Boyer, qui laisse entendre que le complexe aquatique sera réalisé «en respectant un équilibre entre les coûts et la qualité».
Quant à l’opposition officielle, Parti Laval – Équipe Michel Trottier persiste et signe, réitérant son souhait d’utiliser l’enveloppe budgétée afin de doter les quartiers de 4 piscines intérieures «qui répondront beaucoup mieux aux besoins des citoyens» que ne le ferait un complexe aquatique au centre-ville, soutient son chef.