L’actuel vice-président du conseil d’administration du Club de soccer Chomedey (CSC), Wassim Abou-Rjali, élu le 29 novembre lors de l’Assemblée générale annuelle, siégeait sur l’ancien CA à titre de directeur des compétitions, avant d’être remercié pendant l’été pour différentes raisons dont une altercation avec l’ancien directeur technique André Mercho.
«Il s’objectait à toutes les décisions, explique Samuel Tapolian, l’ancien président du CSC de 2016 à 2018. Il voulait diriger l’équipe de sa fille, mais le CA avait instauré la politique comme quoi les administrateurs ne pouvaient pas entraîner de formations, car il y a un conflit d’intérêt avec le fait que le conseil paie le directeur-technique et ce dernier dirige les coachs.»
Sous le CA actuel, Wassim dirige l’équipe de sa fille au niveau U10FD1, ce qu’il ne faisait pas l’été précédent alors qu’elle jouait dans le U9FD1.
Plainte et altercation
Selon deux sources près du club ayant demandé l’anonymat et Samuel Topalian, André Mercho aurait libéré l’entraîneur du U15 féminin AAA, Costa Babalis, en juin 2018, quelque temps après le début de la saison, une décision que n’a pas accepté Wassim Abou-Rjaili ainsi qu’un autre membre de l’ancien CA.
Après un match, les deux auraient alors encerclé André Mercho près de sa voiture, l’empêchant de quitter le stationnement.
Une plainte aurait été formulée par la victime auprès de la Ville et l’Association régionale de soccer Laval (ARSL). Wassim Abou-Rjaili a finalement été remercié par le conseil d’administration.
Discorde
N’ayant pas réussi à joindre M. Abou-Rjaili, le président du CSC, Stéphane Alex Bisbikos, a abordé la situation en revenant sur les problèmes rencontrés par l’ancien CA, des difficultés aussi constatées par la Commission de la gouvernance de la Ville de Laval.
«Il y avait plusieurs dysfonctionnements dans le conseil d’administration dont son incapacité à tenir des réunions», mentionne le président en ajoutant que le simple fait que Wassim ait été réélu en dit beaucoup.
De son côté, l’experte en gouvernance à l’École nationale d’administration publique (ENAP) à Québec, Marie-Soleil Tremblay, explique que si un CA en arrive à expulser quelqu’un, le motif doit être valable. «L’intimidation est une bonne raison, mais pas la discorde interne», assure-t-elle.
Absence de réglementation
«Il avait été tassé par l’ancienne administration, quelques mois avant [l’élection] et là il a été élu, témoigne Christine Therien, une mère faisant partie d’un groupe de parents réclamant une dérogation pour leurs enfants. Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas de réglementation à ce sujet.»
Contacté à ce sujet, le président de l’Association régionale de soccer Laval, Bernard David, demeure prudent tout en admettant qu’il n’y a pas de règlement empêchant quelqu’un de se présenter à nouveau après un renvoi.
«Il y a quand même deux côtés à l’histoire, prévient-il. En effet, il n’y a pas de réglementation à ce sujet. Peut-être qu’il devrait y avoir en une. Ce n’est pas quelque chose qui était prévu, parce qu’on ne pensait pas que ça arriverait.»
Lorsque contactée, la Ville de Laval n’a pas voulu commenter le dossier, mentionnant qu’elle est «au courant des difficultés rencontrées au sein de la gestion du CSC et [leur] préoccupation principale demeure celle des services offerts aux enfants.»