À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, le groupe Réminiscences présente deux expositions, sans oublier un colloque sur les cultures africaines, ainsi qu’une grande soirée de fête qui clôturera le tout le lundi 25 février, à la Maison des arts.
Le dimanche 17 février, se tiendra le vernissage de l’exposition solo orchestrée par Louis Célestin qui rend hommage à la perle des Antilles en 29 tableaux des plus colorés, à la bibliothèque Gabrielle-Roy, dans Fabreville. Les œuvres peuvent être admirées depuis le début du mois.
«Parmi sa douzaine d’enfants, je suis le seul héritier de ma mère qui peignait à Cap-Haïtien, dans le nord de l’île où j’ai grandi, raconte Louis Célestin. Elle a 100 ans aujourd’hui! Et moi, pour survivre à la nostalgie, j’ai pris le pinceau pour créer des paysages, personnages et scènes inspirés de mon enfance.»
Après un premier séjour d’études de 1974 à 1984 en histoire à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Louis Célestin est retourné dans sa terre natale avant de revenir à Ville Saint-Laurent, en 1994, et de découvrir le groupe lavallois Réminiscences, qui rassemble de nombreux artistes de la diaspora haïtienne, il y a quelques années en traversant fréquemment la rivière des Prairies.
«J’ai l’âme québécoise et je m’étonne de n’avoir aucune toile illustrant la vie d’ici, mais j’ai compris que je peins ce qui me manque, continue l’homme d’une soixantaine d’années. Ma peinture en est une de frustration. Probablement qu’en Haïti, je peindrais la neige.»
Au fil des œuvres, les visiteurs pourront découvrir la citadelle située entre Milot et Dondon et classée par l’UNESCO, ainsi qu’un village en liesse lors du Rara, le carnaval haïtien, trois des héros de l’indépendance (Toussaint Louverture, Jean-Jacques «Papa» Dessalines, Alexandre Petion), une danse des sirènes autour du Dieu Agoétaroyo et d’autres manifestations de l’animisme et vaudou, sans oublier une série de femmes et les arbres sacrés mapou sur le bord de la plage.
«Ma peinture transpire mon attachement à Haïti, leader dans sa déclaration d’indépendance et l’abolition de l’esclavage.»
– Louis Célestin, artiste
Deux autres artistes
Plus tôt en février, Gladys St-Victor a donné le ton au Mois de l’histoire des Noirs à Laval en dévoilant 21 œuvres sur les murs de la bibliothèque Marius- Barbeau, située montée du Moulin, dans Saint-François.
«Cette artiste est infirmière et maître Reiki de carrière, confie Alix Rey, président de Réminiscences. Sa démarche est très spirituelle. Elle a commencé par du dessin automatique avant de se mettre à la peinture avec nous. Ses œuvres témoignent aussi d’influences vaudous et d’une sensibilité métaphysique.»
Quatre créations artistiques d’Eddy Royere, administrateur de Réminiscences, complètent cette exposition.
Soirées spéciales
Le dimanche 24 février, dès 10h, c’est au pavillon du Bois Papineau, boulevard Saint-Martin, dans Duvernay, qu’auront rendez-vous les gens pour un colloque sur les cultures africaines et d’ascendance africaine, organisé par la télévision régionale de Laval en collaboration avec Opale Magazine, le Centre communautaire Coumbite de Laval et Femmes en Emploi.
Le Mois se terminera en chants et danse lors d’un gala le lundi 25 février, dès 18h, à la Maison des arts de Laval.
«Le Mois de de l’histoire des Noirs est un moment privilégié pour se rappeler la souffrance et le trajet des Noirs sur la planète, et d’honorer les gens qui se sont battus contre le racisme, souligne Alix Rey. Nous avons un devoir de mémoire et un travail encore à faire, car cette réalité est toujours présente aujourd’hui. Pourtant, nous savons désormais, que tous les humains descendent de l’Afrique.»