Malgré les recommandations du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Laval n’a toujours pas de maison de naissance ou sages-femmes actives sur son territoire.
L’objectif général d’un guide, publié par le MSSS en mai 2015, de permettre à 10 % des familles d’avoir accès à cette offre exigeait, d’ici la fin de 2018, la création d’une maison de naissance à Laval où travailleraient 11 sages-femmes. Cela permettrait en théorie de répondre aux demandes de 440 mères sur le territoire.
La région n’a pas atteint ses objectifs et seules 4,2 % des femmes ont accès au service dans la province.
«Ce qui a manqué, c’est une planification rigoureuse des ressources humaines, indique Mounia Amine, présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec. Les besoins ont été définis, mais pas le plan pour arriver à les combler.»
Celle-ci mentionne qu’un budget aurait été autorisé par le MSSS pour engager une chargée de projet dans le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval en décembre 2014 et que l’argent aurait été reçu le mois suivant. Pourtant, aucun affichage de poste n’a eu lieu.
Cette information n’a pas pu être confirmée par le CISSS pour l’instant, mais le poste a été créé et comblé à la fin de 2018, selon Pierre-Yves Séguin, conseiller cadre aux communications et relations publiques du CISSS. «Nous sommes à l’étape de former le comité de travail», complète-t-il.
Selon Mme Amine, pour un système de naissances efficace, les sages-femmes devraient faire partie de la première ligne de répondants et être accessibles à toutes les femmes qui en font la demande, puisque la plupart des accouchements se déroulent sans problème. «La collaboration est essentielle et nécessaire, défend-elle. Les sages-femmes transfèrent les mères aux médecins lorsque requis. Par ailleurs, les services de naissance à domicile ont fait leur preuve quant à leur sécurité.»
L’Association canadienne des sages-femmes révèle que le Québec offre le plus bas pourcentage de service parmi les provinces ayant réglementé la profession avant l’année 2000, avec 4,2 %. En comparaison, la Colombie-Britannique, reconnue une année plus tôt, est à 22,4 % et l’Ontario suit au deuxième rang, avec 16 %.