Depuis la mi-novembre, des adolescents résidant en centre jeunesse ou fréquentant une Maison des jeunes en territoire lavallois ont accès à la roulotte Préven-Quête, une activité de prévention sous forme de jeu d’évasion créée par le Service de police de Laval (SPL) et différents partenaires.
Cette caravane mobile a été mise sur pied afin de rejoindre une clientèle vulnérable ne pouvant se déplacer à son aise, principalement celle des centres jeunesse. On se déplace vers eux.
Déjà, le 16 novembre, une vingtaine de jeunes ont testé le scénario impliquant leur sœur fictive, Abigaël, partie en vacances avec son petit ami, Adam.
En entrant dans le véhicule motorisé, les participants doivent découvrir, par groupe maximum de six, si le couple de l’histoire vit une relation amoureuse saine ou pas. Sept preuves ont été cachées.
«Les jeunes se sentent aussitôt impliqués émotionnellement, raconte Maxime Rheault, qui travaille à la Coordination Prévention Partenariat (CPP) du SPL. L’intensité et l’adrénaline augmentent, autant que leur volonté de résoudre la quête.»
«Afin que l’expérience soit optimale, nous avons invité les spécialistes du jeu d’évasion Immersia, les maisons d’hébergement l’Esther, de Lina et le Prélude, ainsi que le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) à nous aider dans l’élaboration du scénario, dont le langage a été étudié et adapté par Mesures alternatives jeunesse de Laval pour un maximum de vraisemblance», continue Julie Rouleau, également du CPP.
«On parle de violence amoureuse, jamais de violence physique, mais de l’aspect psychologique qui la précède, poursuit Shirley-Ann Savard, Shirley-Ann Savard, répondante en exploitation sexuelle à la Direction du programme jeunesse du Centre intégré en santé et services sociaux (CISSS) de Laval. C’est une façon efficace de donner des repères et apprendre les ressources disponibles à nos ados lavallois.»
30 minutes
Âgés de 14 à 18 ans, les jeunes ont une demi-heure pour accomplir leur mission, parfois guidés par des agents de police oeuvrant comme animateurs.
«Nos premiers participants ont trouvé l’histoire très réaliste, précise Shirley-Ann Savard. Ils ont adoré jouer aux enquêteurs. Également, ils n’ont pas le choix de discuter entre eux et collaborer ensemble pour deviner le prochain indice.»
Après avoir apprivoisé de cette façon les quatre étapes du cycle de la violence amoureuse, un retour sur l’activité est effectué avec les adolescents. Ces derniers ont la chance d’expliquer ce qu’ils ont ressenti à l’intérieur de la roulotte.
Permettant de mettre en relief des signes de la violence amoureuse qui, à l’origine, n’en sont pas pour la plupart des ados, on peut penser au contrôle excessif, par exemple, le jeu change des perceptions de manière ludique, sans faire la morale.
Possibilités nombreuses
Cette initiative de Police de Laval a profité d’une aide financière pilotée par le député libéral Jean Rousselle se chiffrant à 5000 $ du ministère de l’Éducation du Québec et 2000 $ en provenance du ministère de la Sécurité publique.
Si la première roulotte mobile a été louée, afin de de bien évaluer les besoins du projet, le SPL comte acheter bientôt un véhicule tellement la réponse à Préven-Quête s’avère hautement positive.
«En plus des centres jeunesse et maisons de jeune, nous comptons nous rendre à des fêtes d’enfant et grands événements familiaux, exprime la sergente Geneviève Major, porte-parole du SPL. Dans un deuxième temps, il pourra être possible d’aller dans les écoles, puis, plus tard encore, tous les scénarios restent possibles. On peut juste penser à la prévention de la fraude et d’abus envers les personnes aînées.»