Du haut du Kilimandjaro, Line Boudreault assiste au lever du soleil. Une vague d’émotions la traverse, elle qui a foulé le sommet le 10 septembre, sept jours après son départ, afin d’amasser des fonds pour le Service bénévole d’entraide de Vimont-Auteuil (SBEVA), dont elle est la directrice.
«Ça fait comprendre à quel point on peut repousser nos limites, a avoué fièrement la femme de 53 ans. Je me suis donné des défis dans ma vie, mais jamais je n’aurais cru être capable d’en faire autant.»
Le projet a été pensé par Line Boudreault, alors que l’organisme cherchait des moyens de se financer. Elle a senti le besoin de proposer une activité qui allait la sortir de sa zone de confort. «J’aime bien marcher en montagne, mais je n’aime pas le camping, a-t-elle affirmé. C’était une première pour moi et nous voulions un défi relevé pour que les gens comprennent l’ampleur de la tâche à accomplir.»
Lors de l’avant-dernière journée, elle a marché pendant plus de 15 heures.
Souffrance
Si son corps a tenu bon, c’est plutôt son esprit qui a été mis à rude épreuve. Face à de basses températures, un air de plus en plus difficile à respirer et la fatigue accumulée, la directrice a eu besoin de toute sa volonté.
«Le problème n’était pas la marche elle-même, mais bien tout ce qui l’accompagne, a-t-elle précisé. Mes mains étaient complètement gelées et mes sacs pour les réchauffer étaient expirés. Cela m’a fait penser aux journées de ski sur le flanc nord du Mont-Tremblant, une journée de grand vent, à -20 degrés Celsius.»
Le changement de pression atmosphérique en altitude a également été un choc pour la résidente de Fabreville. Le Kilimandjaro est six fois plus haut que le Mont-Tremblant. «Mes sacs de fruits et noix étaient complètement gonflés, comme des ballons, a-t-elle décrit. Je n’imagine même pas l’effet que ça avait sur mon corps.»
La directrice a vu plusieurs personnes rebrousser chemin à quelques heures du sommet. Son corps a d’ailleurs montré des signes de faiblesse à la cinquième journée.
À la suite de nausées nocturnes, des antibiotiques ont été nécessaires. Malgré les semaines d’entraînement, avancer le ventre vide a été un obstacle d’envergure.
Continuer
Malgré tout, l’expérience a été enrichissante. L’aventurière s’est dite heureuse d’avoir accompli le projet seule, bien que cela a amené son lot de difficultés. «Arrivée en haut, j’étais émue, a-t-elle mentionné. Tous les efforts étaient maintenant récompensés.»
Le paysage de la montagne tanzanienne étaient magnifiques, selon la femme. «Durant mon parcours, j’ai vu la végétation riche disparaître et laisser place aux roches, tel un décor lunaire, puis en glace et neige.»
Les fonds amassés financeront les différents services de l’organisme, dont la popote roulante, l’accompagnement en milieu hospitalier pour les personnes âgées et les loisirs. Il est toujours possible de donner en personne ou sur le site www.onedollargift.com, pour atteindre l’objectif de 30 000 $.