Réélue pour un quatrième mandat, Francine Charbonneau était heureuse de sa victoire dans Mille-Îles, mais triste de voir certains de ses collègues tomber au combat.
«J’ai des sentiments doux-amers», confiait-elle après que Radio-Canada eut confirmé sa réélection vers 21h30 lundi soir.
Déjà, la vague caquiste avait emporté plusieurs candidats de sa «famille politique», alors que ses collègues dans Sainte-Rose, Vimont, Laval-des-Rapides et Fabre étaient toujours impliqués dans une lutte à finir.
«C’est difficile, par contre je suis heureuse parce que les gens de Mille-Îles m’ont reconnu comme leur représentante officielle», a-t-elle mentionné tout en remerciant ses militants qui l’ont épaulée tout au long de la campagne.
Mme Charbonneau s’attendait à une longue soirée. «J’ai eu des inquiétudes toute la journée, reconnaît-elle. Il faut avoir été candidat une fois dans une élection pour savoir ce que c’est.»
Malgré tout, elle croyait «sincèrement» aux chances de sauver les six comtés de la région, et ce, même si elle avait en tête la vague néodémocrate qui avait balayé tout le Québec lors de la campagne fédérale de 2011.
Finalement, les libéraux auront réussi l’exploit d’en conserver cinq sur six, échappant Sainte-Rose aux mains de la Coalition avenir Québec. «Je suis sûr qu’on va le revoir, dit-elle en parlant du député défait Jean Habel. C’est un jeune plein d’avenir qui a du cœur au ventre et qui a encore le goût de contribuer.»
Serein
Pour sa part, le candidat caquiste Mauro Barone s’est dit «extrêmement serein toute la soirée», lui qui a livré une chaude lutte à Francine Charbonneau dont il salue la victoire.
«C’est certain que j’ai eu une petite déception de ne pas passer, mais je me réjouis de voir M. Legault gagner la course et devenir premier ministre. Mon but était que la Coalition avenir Québec prenne le pouvoir. Ce sera un excellent gouvernement pour les Québécois.»
Il est fier de la campagne «propre et éthique» qu’il a menée et si c’était à refaire, il n’y changerait absolument rien, assure celui qui a obtenu 9202 voix pour 32 % des suffrages, terminant 2e parmi les 7 candidats en lice.
La voix de Laval
Pour la suite des choses, Francine Charbonneau précise que les libéraux ont beau avoir laissé de «saines finances publiques», elle a tout de même «hâte de voir comment la CAQ va s’en sortir avec toutes ses promesses».
Une chose est sûre, termine la députée de Mille-Îles: «Le gouvernement devra entendre la voix de Laval à travers ses cinq députés [libéraux] en place. Il ne pourra ignorer la voix des Lavallois.»