Peu après 23h hier soir, le conseil municipal a tranché à 12 voix contre 8 en faveur de la conservation intégrale du bois du Trait-Carré.
Par ce vote, les élus ont rejeté l’entente – qui leur avait été présentée le 10 juillet – à l’effet de céder pour 17,5 M$ au Groupe immobilier FTQ 6,6 des 12 hectares du dernier espace vert au cœur du quadrilatère le plus chaud du centre-ville.
Demande de report battue
Cela dit, il s’en est fallu de peu pour que la proposition déposée en juin par le conseiller de l’opposition officielle, Claude Larochelle, ne soit reportée pour une seconde fois.
Jugeant que toutes les avenues n’avaient pas été explorées, le conseiller de Laval-les-Îles, Nicholas Borne, en a demandé le report, question de permettre la mise en place d’un comité de travail formé d’élus, fonctionnaires et environnementalistes, tel que suggérée en ouverture d’assemblée par le maire Marc Demers.
À 11 voix contre 9, les conseillers s’y sont opposés.
Des dix élus du Mouvement lavallois qui ont tourné le dos à leur chef en juin dernier, seul Aram Elagoz a voté dans le même sens que le maire Demers et les conseillers qui lui sont restés fidèles. Toutefois, au moment de se prononcer sur la proposition principale, le conseiller du district Renaud a joint sa voix à celles du groupe des dissidents et des deux conseillers de l’opposition.
Amendée
Avant d’être votée, la proposition initiale de M. Larochelle a été amendée à la suite d’une intervention de la conseillère de Laval-des-Rapides, Isabella Tassoni.
Celle-ci a modifié le second volet de la proposition qui prévoyait que l’on «réserve un emplacement pour qu’une école puisse s’y intégrer en harmonie avec l’environnement», suggérant plutôt d’en «évaluer la possibilité».
Victoire pour la démocratie
Au terme du vote, quelques citoyens toujours présents n’ont pas manqué de manifester leur joie, pendant que le chef de l’opposition officielle, Michel Trottier, parlait d’«une victoire pour la démocratie».
Ce dernier a salué au passage «la collaboration» du groupe de David De Cotis et s’est dit heureux de voir des élus du parti au pouvoir voter en leur âme et conscience.
En début de soirée, lors de la période des questions réservée aux citoyens, Mme Claude Locas, qui fut l’une des premières à s’intéresser au bois du Trait-Carré, déposait une pétition de plus de 2200 signatures recueillies par le député de Laval-des-Rapides, Saul Polo, au cours des 7 derniers jours en faveur de la sauvegarde intégrale de ce milieu naturel de 12 hectares.
«Je suis très contente que des gens aient récupéré mon bébé», a souligné la citoyenne engagée qui avait d’ailleurs inspiré, l’an dernier, l’ex-conseiller municipal du secteur, Pierre Anthian, dans sa croisade pour acquérir ce bois et en faire un grand parc urbain. À ce jour, quelque 4000 Lavallois ont signé sa pétition.
Veto?
Le maire entend-il opposer son veto à cette décision entérinée par le conseil? «On verra», nous a-t-il répondu avant de quitter la salle du conseil escorté par un attaché politique.
Rappelons que le premier magistrat a le pouvoir d’invalider toutes résolutions dans les 96 heures suivant leur adoption.
Dans un tel cas, l’opposition officielle convoquerait rapidement une assemblée spéciale afin que l’on reprenne le vote, a fait valoir M. Trottier.