«Les travailleurs du milieu de la santé n’en peuvent plus.» C’est le message qu’a lancé des membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et de services sociaux (APTS) au ministre de la Santé et des Services sociaux Gaétan Barrette, de passage à l’école Laval catholic le 2 août afin de promouvoir les bienfaits de sa réforme.
«Selon un récent sondage de nos membres, 56 % ont répondu qu’ils sont en détresse psychologique, questionne Josée Blanchard de l’exécutif local APTS de Laval. Le ministre veut, en plus, nous ajouter des patients en voulant que nous fassions des visites à domicile tout en n’augmentant pas le personnel! Un moment donné, ça n’a plus de bon sens.»
Même son de cloche chez Josée Mcgrath, qui est travailleuse sociale.
«Les gens sont à bout de souffle, évoque Mme Mcgrath. Un patient en détresse qui possède un médecin de famille peut se faire traiter en deux semaines, mais quelqu’un qui n’en a pas peut attendre quatre à cinq mois avant de se faire aider par une ressource au CLSC.»
Moral au plus bas
«On n’a jamais vu autant de gens quitter le domaine de la santé. Les conditions de travail sont déplorables, car il faut sans cesse augmenter notre disponibilité. Ce n’est pas bon pour la qualité des soins tout ça», témoigne, quant à elle, la présidente du Syndicat des inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval – Centrale des syndicats du Québec, Isabelle Dumaine.
De son côté, le président du Conseil provincial des affaires sociales, Frédéric Brisson, mentionne qu’il faut redresser rapidement la barre pour contrer l’exode massif des travailleurs du domaine de la santé.
«Les préposées ont un ratio de 49 patients pour 3 préposées en ce moment et ça monte en flèche, ajoute-t-il. Il y a des départs chaque semaine. J’en connais plusieurs qui ont changé de métiers pour devenir commis ou caissière, car c’est moins fatiguant et qu’il n’y a pas de temps supplémentaire obligatoire. Quand tu es rendu à avoir cette réflexion, c’est qu’il y a un problème majeur au sein du système.»