Le 20 août 2017 restera à jamais ancré dans la mémoire d’Andréanne Savard-Wilhemy. Il y a près d’un an, elle a démontré un sang-froid d’acier en secourant un homme vulnérable venant de chuter dans la rivière des Prairies, entre les embarcations de la marina Commodore.
Avec humilité, la jeune Lavalloise de 19 ans a accepté de la Garde côtière auxiliaire canadienne un certificat d’honneur pour avoir sauvé ce citoyen de la noyade. La cérémonie a pris place au Club de yacht de Laval-sur-le-Lac.
«Avec mon père, qui venait de partir aux toilettes, j’attendais notre troisième équipier sur les quais, près du barrage électrique de Pont-Viau, raconte avec fierté Andréanne Savard-Wilhemy. On était le week-end, vers 12h30. La porte du Commodore n’était pas barrée et j’ai vu quelqu’un marcher avant de tomber à l’eau.»
La jeune femme avait remarqué que l’homme oscillait, intoxiqué par la drogue et l’alcool, ce qui n’allait pas lui simplifier la tâche.
«On ne fait pas juste sauver des vies, on veille aussi à la sécurité des gens sur le plan marin.»
– Andréanne Savard-Wilhemy, Garde côtière auxiliaire
Sans hésiter
D’ordinaire, Andréanne aurait dû réclamer du renfort. «Toutefois, le monsieur était déjà en grande difficulté, s’étant cogné la tête contre un bateau, précise-t-elle. Je me suis approchée et j’ai réussi à le prendre et tenir par les aisselles. Il saignait, parce qu’il portait un pansement et un cathéter.»
Un serveur du Commodore, où se trouve un bar, apercevra la scène et viendra lui prêter main forte pour ramener la victime sur le bord et l’asseoir. Le tandem préviendra ensuite police et ambulanciers.
«Ce qu’a fait Andréanne était l’idéal dans les circonstances, souligne Richard Ferland, commandant de l’unité 13 de la Garde côtière auxiliaire lors des événements. Arrivée en avance pour préparer notre bateau, elle a eu une très bonne réaction en allant aider ce malheureux immédiatement.»
«Je ne vois pas ça comme une grosse affaire, même si j’ai réalisé que j’avais sauvé une vie en jasant avec la police et mes équipiers, ajoute celle qui en sera à sa seconde année comme garde auxiliaire. Je suis contente d’avoir agi vite sans suivre le protocole à la lettre.»
Passion familiale
La navivagtion est plus qu’un hobby chez les Wilhemy-Savard de Sainte-Dorothée. Les grands-parents possédaient un voilier. Andréanne avait 10 ans quand son père a acheté un premier bateau.
«C’est la plus belle façon de se transporter, insiste-t-elle. Tu défies l’inconnu. C’est toujours différent. Tu dois accepter de ne pas avoir le contrôle des éléments. Maintenant, comme garde, je suis les traces de mon paternel qui est notre nouveau commandant. J’aime l’action derrière ça. C’est de l’adrénaline pure.»
«Comme père, je suis fier, poursuit Patrick Wilhemy. À la base, la garde côtière est une activité qui nous permet de passer du temps ensemble. Andréanne a démontré du jugement en sachant garder son calme.»
Changement de lieu
Notons que depuis cette année, l’unité 13 de la Garde côtière auxiliaire canadienne est postée à Laval-sur-le-Lac après six ans passés à la marina Commodore. Précédemment, l’unité postée au quai privé de la famille Drolet, dans Laval-des-Rapides.
Elle patrouille la rivière des Prairies et parfois le lac des Deux-Montagnes, veillant à la sécurité des gens en panne ou dont le moteur connaît des ratés, quand ce n’est pas un amateur de surf avec cerf-volant qui se retrouve en détresse comme plus tôt ce printemps.