Mme Sauvé est catégorique: «Les commotions cérébrales sont prises au sérieux à Montmorency. Il ne faut pas oublier que ces athlètes sont des étudiants avant tout et que le cerveau est une priorité pour nous. Nous voulons qu’ils puissent étudier pour obtenir leur diplôme.»
Lors d’une commotion cérébrale, les étudiants-athlètes du Collège Montmorency sont évalués et retirés du jeu pour une période minimale de 7 à 10 jours en fonction des symptômes présents.
«L’objectif du retrait est d’éviter ce deuxième impact, néfaste pour la santé», explique celle qui est aussi enseignante en Techniques de réadaptation physique à Montmorency.
«Les entraîneurs ne peuvent aller à l’encontre de la décision des thérapeutes. On doit suivre le protocole», poursuit-elle.
Selon la présence de symptômes ou non, l’athlète peut réintégrer l’entraînement afin de demeurer actif sans toutefois s’exposer aux contacts.
«C’est important pour les athlètes de revenir dans l’action. Par exemple, le joueur de basketball pourrait lancer des ballons seul et faire certains exercices. Il ne sera pas impliqué dans les périodes de jeu avec opposition», précise la physiothérapeute des 10 dernières années chez les Nomades.
Un total de 251 athlètes-étudiants répartis dans 12 équipes représentants 7 disciplines sportives portent les couleurs des Nomades en 2016-17.
Outils utilisés
Les thérapeutes des Nomades utilisent des tests vestibulo-oculaires afin d’évaluer la sévérité de la commotion cérébrale. Ils emploient également l’évaluation SCAT 3 (Sport Concussion Assessment Tool 3eédition), un test très prisé dans le milieu sportif pour évaluer les commotions cérébrales et permettre le retour au jeu par étape. Les étudiants-athlètes et les thérapeutes doivent également remplir un formulaire d’évaluation de commotion cérébrale.
«Montmorency va encore plus loin en appliquant le protocole de retour en classe du Rocky Mountain Children’s Hospital du Colorado», avoue avec grande fierté Dominique Sauvé.
Contrairement à la pratique habituelle, la recommandation de ce protocole n’est pas d’isoler la personne souffrant d’une commotion cérébrale en la gardant trop longtemps éloignée des études ou en la plaçant dans une salle où il fait noir.
«Les chercheurs du Rocky Mountain Children’s Hospital ont fait la démonstration que la boîte noire cause une persistance des symptômes, allant même jusqu’à la dépression chez la personne souffrant d’une commotion», avoue la thérapeute.
Retour
Cette méthode utilisée favorise un retour progressif en classe dès que la personne est en mesure de se concentrer pendant 20 minutes de suite sans aucun symptôme.
«Il sera demandé au jeune de prendre des pauses en classe, de déposer sa tête sur le bureau afin de s’assurer de ne pas nuire à son retour à temps plein à ses études», précise Mme Sauvé.
«Les athlètes sont très reconnaissants que l’on s’occupe aussi de leur côté mental», ajoute-t-elle.
Mme Sauvé a recueilli au fil des ans de nombreuses informations sur les commotions cérébrales et elle croit que la façon de faire du Collège Montmorency est la plus adéquate pour la santé des étudiants-athlètes.
«Les commotions sont plus fréquentes que l’on pense et la principale raison n’est pas toujours des coups à la tête la principale raison. Une chute sur les fesses peut en être la cause. Les commotions ne touchent pas uniquement les sports de contact. Un athlète en cross-country a subi une commotion en entrant dans un arbre», termine Dominique Sauvé.