C’est plus de 50 % des effectifs en services sociaux généraux qui prendront le chemin des cabinets de médecins, a déploré l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
«En GMF, les travailleurs sociaux devront s’occuper de tous les types de patients sans égard à leurs besoins particuliers, a affirmé la présidente de l’exécutif local, Josée Blanchard. La population aura donc de la difficulté à obtenir des services. Et puisque le personnel transféré ne sera pas remplacé, l’expertise développée dans les CLSC est vouée à la disparition.»
Mme Blanchard a rappelé que «traiter un jeune en difficulté et une personne âgée atteinte de démence ne demande pas le même type de soins», soulignant au passage cette expertise desservant une multitude de clientèles, selon l’âge et les spécificités de chacun.
Régression
On s’inquiète également de la pérennité de la mission spécifique des CLSC basée, entre autres, sur la prévention.
«L’interdisciplinarité est un des atouts majeurs des CLSC, a précisé la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Toutes les compétences sont mises à profit, que ce soient celles des nutritionnistes, des travailleuses sociales, des organisateurs communautaires, des psychologues ou des hygiénistes dentaires. N’étant pas au centre de toutes les décisions cliniques, il n’est pas nécessaire de voir un médecin pour recevoir des services psychosociaux. Les GMF, rappelons-le, sont des entités privées, gérées par et pour des médecins. Ce retour au médecin-roi est une régression d’au moins trente ans.»
Résistance
Comme partout au Québec, la résistance à cette migration forcée des professionnels s’organise aussi à Laval, a fait valoir l’Alliance, qui mentionne que de nombreux établissements ont reporté les transferts.
«Nous demandons à la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux [CISSS] de Laval de repousser elle aussi l’échéance des transferts, qui se font dans l’improvisation et la précipitation. La population lavalloise doit savoir ce qui adviendra de ses services sociaux», a conclu Mme Dubé. (S.ST-A.)