Cet avantage pécuniaire, mis au jour par le Journal de Montréal dans son édition du 11 juillet, fait partie des dispositions prévues au Recueil des conditions de travail de la haute direction de la Ville de Laval.
À titre d’exemple, cette allocation annuelle de 12 000 $ s’ajoute au salaire de 208 000 $ consenti à Jacques Ulysse, dont l’embauche a été entérinée au conseil municipal du mois dernier. M. Ulysse, qui entrera en fonction d’ici la fin juillet, occupera le poste de directeur général adjoint, volet services de proximité laissé vacant à la suite du départ de l’ancien titulaire, Michel Byette.
En analyse
Il appert que M. Ulysse pourrait être le dernier des hauts fonctionnaires à profiter d’une telle prime à Laval, considérant que les Services des ressources humaines et des Finances sont à revoir les règles régissant leurs conditions d’emploi.
«Le cabinet [du maire] a demandé de revoir entièrement ces règles, affirme la porte-parole de la Ville, Valérie Sauvé, ajoutant que le processus est en branle. Des présentations au comité exécutif auront lieu cet été.»
D’une autre époque
Porte-parole du cabinet du maire, François Brochu confirme que le mandat a été donné il y a déjà quelques mois «de revoir l’entièreté des conditions de travail des cadres supérieurs de la Ville».
«L’intention était de se comparer à la moyenne des grandes villes et organisations publiques et parapubliques de taille comparable», dit-il en invoquant les défis que représentent le recrutement et la rétention de ces cadres supérieurs tant convoités, qui ne courent pas les rues. Il rappelle au passage «la perte» toute récente du directeur du Service des affaires juridiques, Me Patrice Guay, et de la vérificatrice générale, Michèle Galipeau, à la faveur de la Ville de Montréal.
Cela dit, le versement d’une prime de 1000 $ par mois pour l’utilisation d’un véhicule «ne nous semble pas approprié», mentionne M. Brochu en citant le maire Marc Demers. «Une pratique qui nous semble d’une autre époque», ajoutera-t-il.
L’ex-président-directeur général de la défunte société paramunicipale de développement économique Laval Technopole, Pierre Desroches, avait aussi bénéficié de cette prime annuelle de 12 000 $, alors qu’il se faisait en plus rembourser ses dépenses d’essence.
Comparable
Selon une étude du Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal, rendue publique au printemps, la rémunération globale de l’ensemble des cadres, contremaîtres et professionnels à l’emploi de Ville Laval était la 2e plus élevée des 10 grandes villes du Québec.
En 2014, le salaire moyen s’élevait à 139 077,48 $, soit quelque 13 000 $ de plus que la moyenne des grandes villes. Quant à Montréal, elle dominait le palmarès avec une moyenne de 142 071 $.
Par contre, la croissance annuelle moyenne de ces salaires observée entre 2009 et 2014 se chiffre, à Laval, à 2,46 %, ce qui est en-deçà de la moyenne de 3,73 % pour le groupe de référence. Durant la même période, la croissance annuelle moyenne de la rémunération globale des cadres, contremaîtres et professionnels à la Ville de Montréal affichait une hausse de 5,73 %.