«Il est parti tout doucement entouré des siens», a déclaré son fils Daniel au Courrier Laval.
Admis il y a deux semaines au Pavillon Florence et Charles-Albert Poissant, l’unité de soins palliatifs du Centre d’hébergement Notre-Dame-de-la-Merci, à Montréal, M. Lefebvre ne s’était jamais vraiment remis des interventions neurochirurgicales subies à la suite d’un traumatisme crânien, au printemps 2015.
Honoré
L’automne dernier, Claude U. Lefebvre avait eu la chance de revoir de vieux amis et complices lors d’une fête organisée par Patrimoine Laval, un organisme fondé dans la foulée du jubilé de la Ville par d’anciens élus du PRO des Lavallois pour saluer et mettre en lumière la contribution de bâtisseurs d’ici, dont trois anciens maires.
Jean-Noël Lavoie (1965) et Lucien Paiement (1973-1981), tous 2 décédés en 2013, avaient alors eu droit à un hommage posthume.
Promoteur des arts
Les arts et la culture ont occupé une place de choix sous l’administration de Claude U. Lefebvre.
Chaque année, l’omnium de golf du maire se tenait au profit de la Fondation au Soutien des arts qu’il avait créée.
Parmi ses réalisations, on lui doit notamment la Maison des arts, inaugurée au début de son second mandat. Construit au coût de 6 M$, il s’agissait d’un premier équipement culturel majeur destiné aux organismes artistiques du milieu lavallois.
Durant les années 1980, le maire Lefebvre a présidé, entre autres, à la décentralisation des services avec l’implantation des bureaux municipaux de loisir (BML), à l’ouverture d’une demi-douzaine de bibliothèques, au redéploiement du Centre de la nature et à la revitalisation des quartiers patrimoniaux.
Visionnaire
Après avoir géré la décroissance durant la crise économique qui a marqué le début de son premier mandat, Claude U. Lefebvre a grandement contribué à sortir Laval de l’ombre de la métropole.
Outre l’obtention du statut de région administrative, il y a le quartier des affaires qui prend forme à l’angle des boulevards Daniel-Johnson et Le Carrefour, où les tours à bureaux poussent comme des champignons.
Mais sa contribution la plus significative demeure sans conteste le grand virage de la recherche et développement qu’il a fait prendre à Laval.
Sa vision du «corridor des cerveaux» allait accoucher en 1989 d’un Parc scientifique et de la haute technologie se déployant tout autour du campus de l’Institut Armand-Frappier. Aujourd’hui, ce parc d’affaires est le coeur de la Cité de la biotechnologie et des sciences de la vie au Québec.
Putsch raté
En juin 1984, à la troisième année d’un premier mandat à la mairie, Claude U. Lefebvre avait fait l’objet d’une tentative de putsch, qui avait alors plongé Laval dans une crise politique sans précédent.
Cette insurrection avortée mena à leur propre perte les fomentateurs Ronald Bussey et Achille Corbo, tous deux fondateurs du parti PRO des Lavallois et membres influents du comité exécutif d’alors.
Dans les jours suivants, le maire Lefebvre offra sur un plateau d’argent la présidence du comité exécutif au chef de l’opposition à l’Hôtel de Ville, Gilles Vaillancourt, qui accepta sur-le-champ.
Réélu en 1985, le maire Lefebvre a démissionné le 8 juin 1989, soit à cinq mois des élections municipales, en raison de problèmes de santé. Au printemps précédent, il avait subi un triple pontage coronarien.