Coordonnateur de la Corporation de développement communautaire (CDC) de Laval, Marc Longchamps est particulièrement inquiet pour l’avenir de la centaine d’organismes qu’il représente.
«Des groupes pensent à fermer», laisse-t-il tomber, ajoutant que plusieurs n’ont plus aucune marge de manœuvre. Sous-financés depuis déjà 10 ans, dit-il, les organismes communautaires lavallois reçoivent en moyenne 55 % de leurs besoins en financement.
Résultat: près d’un organisme sur trois (31,5 %) envisage réduire la semaine de travail de ses employés, geler ou diminuer leur salaire, voire abolir certaines postes.
Pendant ce temps, les choix politiques à Québec mènent à d’importantes compressions budgétaires dont écope une population qui se tourne encore davantage vers des groupes d’entraide. «La créativité a ses limites!» peste M. Longchamps.
Logement social
Coordonnateur de l’En-Droit de Laval, organisme membre du CDC venant en aide aux personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, Richard Miron dénonce, entre autres, les hausses de tarifs et un désinvestissement significatif dans le logement social.
«Le logement social, ce n’est pas juste du logement à faible coût, mais aussi des milieux de vie et d’organisation communautaire où les gens peuvent s’émanciper et sentir qu’ils appartiennent à une collectivité», fait-il valoir.
La CDC de Laval soutient que le gouvernement a les moyens de faire autrement. Certaines mesures, comme un impôt progressif, des hausses de taxes à la consommation de produits de luxe et une lutte efficace à l’évasion fiscale, permettraient d’aller chercher facilement 10 G$, affirme la Corporation, dont les organismes qu’elle regroupe rejoignent tout près de 130 000 Lavallois.