Ce phénomène, selon lequel les eaux usées se déversent dans nos rivières lors de très fortes averses, est devenu un véritable enjeu économique en avril 2014.
Depuis ce moment, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) oblige les municipalités à faire la démonstration que tout projet qui requiert la mise en terre de nouvelles conduites d’égout ne provoquera pas une hausse des surverses.
Planification déficiente
Cette preuve, elle repose sur les plans directeurs, explique Clément Bilodeau, directeur général adjoint (DGA) au Développement durable à la Ville.
«C’est un modèle mathématique qui nous permet de faire des simulations pour les bassins versants et les réseaux sanitaires, C’est notre calculatrice», illustre-t-il.
Le problème, c’est que la planification des réseaux d’égouts n’avait pas été mise à jour depuis le tournant du millénaire, ce qui en fait un instrument de contrôle déficient.
Toutefois, depuis 2012, la Ville a «mis les bouchées doubles», avise M. Bilodeau.
Si bien que dès avril 2016, la majorité des plans directeurs de la municipalité aura été mise à niveau, permettant ainsi d’aller de l’avant avec des projets de développement actuellement en attente.
Infrastructures négligées
Quand le maire Marc Demers dénonce l’incurie de l’ancienne administration pour expliquer le retard important dont souffre Laval dans le renouvellement de ses infrastructures, il cible, entre autres, le réseau d’égout.
D’ailleurs, au cours de la dernière campagne électorale fédérale, il avait demandé aux chefs des partis de s’engager à financer une partie de ces travaux liés aux infrastructures de contrôle des surverses.
Présentement, on observe à l’échelle du réseau lavallois 148 points de surverses.
En 2013, la Ville de Laval aurait rejeté ses eaux usées à 1318 occasions, soit une moyenne avoisinant 4 surverses par jour.
À ce chapitre, Laval occupe le 4e rang dans le classement des municipalités les plus touchées par ce phénomène.
La bonne nouvelle est que la mise aux normes des plans directeurs permettra sous peu d’identifier les problèmes, de corriger les anomalies et de diminuer d’autant les surverses à la faveur de plans de gestion des débordements et d’intervention.