Elle sera désormais exposée sur le mur extérieur du bâtiment pour les prochaines années.
Pour réaliser ce projet, l’établissement a contacté un artiste, Charlem Lepeintre, qui est notamment reconnu pour avoir peint une des plus grosses toiles du monde (360 mètres), «Terre d’espoir», et exposée en 2010 au parc Jean-Drapeau. Le défi était de faire participer les quelque 290 personnes de l’école, comprenant les élèves et le personnel.
Inspirés de l’œuvre Le Bestiaire de Pellan, mais aussi de plusieurs autres de ses tableaux, les élèves ont réalisé la murale d’environ six mètres, après quelques ateliers initiatiques à l’approche du peintre auteuillois.
Quant à Charlem, son rôle était d’exécuter la direction artistique dans ce processus qui aura duré une semaine. Tout le matériel était fourni par le peintre qui accueillait, une demi-classe à la fois, les élèves des 13 groupes de l’établissement.
Une touche personnalisée
Les tracés étaient déjà tout dessinés par Charlem. Il ne restait plus qu’aux élèves (et au personnel de l’école, à la toute fin) d’ajouter leur touche personnalisée avec de la peinture acrylique, après quoi un vernis a été appliqué pour préserver l’oeuvre.
«Ce que j’aime de ce projet, c’est son côté durable, indique l’artiste. Dans le cas d’une murale, ça reste pendant des décennies si elle est bien conservée. Tous les jours, les jeunes vont à l’école et il y a cette œuvre qui les éclaire. Elle est lumineuse et donne beaucoup de vitalité. En même temps, ça devient la murale du quartier.»
Ayant grandi entre Rosemère et les Îles-de-la-Madeleine, Charlem Lepeintre, qui a fréquenté l’école Curé-Antoine-Labelle, se spécialise dans une approche accordant une grande importance à la participation de l’autre.
«Je pense qu’il faut amener l’art vers les gens et non pas l’inverse, avance-t-il. Les gens aiment ça peindre. Ils se limitent parce qu’ils ont peur que ça ne soit pas beau. Ils ont toutes sortes de préjugés envers eux-mêmes au début, et je veux casser ça. Pas besoin d’avoir une maîtrise en art pour pouvoir toucher à la matière.»
Une grande fierté
Aux dires d’Anne Robitaille, enseignante de deuxième année à l’école Alfred-Pellan, les élèves éprouvent une grande fierté à l’idée d’avoir participé à cette œuvre collective.
«Ils prennent des photos avec leurs parents devant la toile qui est magnifique, affirme-t-elle. On n’arrête pas de faire de belles choses, mais là, c’est le comble!»
Ces jeunes n’en sont pas à leur premier projet pour embellir l’extérieur de l’établissement depuis le début de l’année. En effet, ils ont également mis la main à la pâte pour faire du yarn bombing (ou tricot urbain), une méthode artistique se traduisant par recouvrir de laine le mobilier urbain. Ils ont ainsi «habillé» une des clôtures pour la rendre plus jolie et colorée.
«Ce qu’on voulait, c’était de faire quelque chose d’original pour la rentrée scolaire parce que notre thème, cette année, c’est « un monde à créer »», ajoute l’enseignante.