Ils passent donc d’un discours aux préoccupations régionales, à la fois communautaire et économique, centré sur le citoyen, à un autre prônant plutôt la réussite scolaire des jeunes. Bien que ces deux instances de gouvernance soient régionales, les candidats s’étant lancés dans les deux campagnes s’adressent-ils au même public?
Qui sont-ils?
Bintou Toure (Équipe Louise Lortie) et Monique Chartrand (Équipe Jacques Foucher) sont des candidates défaites aux élections municipales de 2013 qui se reprennent au palier scolaire.
Jacques Foucher, ancien candidat indépendant au poste de maire, veut maintenant devenir président de la Commission scolaire de Laval (CSDL).
Deux commissaires, Sona Lakhoyan Olivier (Équipe Jacques Foucher) et Emilio Migliozzi (EducACTION), s’étaient aussi présentés aux élections municipales et convoitent à nouveau le même siège au sein de leur établissement scolaire respectif.
Quant à Paolo Galati (EducACTION), il est élu comme conseiller depuis 2013 dans la circonscription de Saint-Vincent-de-Paul et désire maintenant devenir commissaire pour Sir-Wilfrid-Laurier (CSWL).
Liens entre les deux instances?
Pour Bintou Toure, candidate dans la circonscription de Saint-Martin pour un poste de commissaire à la CSDL, cette élection représente la même aventure qu’en 2013, si ce n’est pas la continuité.
«Le leitmotiv dans toutes les actions que je mène, c’est l’amélioration de la condition de vie des citoyens, explique-t-elle. Pour ce faire, il faut cultiver la participation citoyenne et c’est à travers les deux paliers de gouvernement locaux. Tout ce qui a un lien avec la localité et qui a un impact direct sur la qualité de vie des citoyens me guide.»
Pour Jacques Foucher, aussi avocat spécialisé en droit municipal et père de 12 enfants, ces deux instances ont bel et bien des liens. «Ces organismes ont à faire ensemble souvent, soutient-il. Deuxièmement, dans l’une ou l’autre de ces administrations, il y a beaucoup de choses qui se ressemblent. Aussi, entre elles, il y a toujours eu des échanges: au niveau des terrains, au sein de la mise en commun d’équipes et des services de loisirs. Normalement, la collaboration au niveau du scolaire et du municipal est assez intense.»
À rude épreuve
La légitimité des commissions scolaires est rudement mise à l’épreuve avec des discours comme celui des élus de la CAQ qui prônent son abolition, boycottant les élections de novembre, ou encore avec le message envoyé par le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, à l’effet que le taux de participation au prochain scrutin serait déterminant quant à l’avenir des commissions scolaires.
Comment peut-on rassembler les électeurs dans un tel contexte, et à qui s’adressent les candidats? Aux dires des deux, ils croient fortement en l’institution.
La mère de deux enfants et fondatrice du Centre Communautaire Petit Espoir, qui donne des formations en informatique aux adultes et du soutien en employabilité, affirme qu’elle s’adresse aux même électeurs qu’en 2013, qu’ils soient parents ou non.
«D’autres diraient que ce ne sont pas les mêmes électeurs, mais ce que je véhicule toujours, c’est que l’éducation est un bien public, laisse savoir Mme Toure. Nous avons tous notre mot à dire, qu’on ait des enfants ou pas. Ce qu’on transmet aux jeunes, ne n’est pas seulement des connaissances, mais des valeurs sociales communes à travers l’éducation.»
Si Mme Toure vise sensiblement le même public que lors de sa première campagne électorale, M. Foucher envoie ses messages tout d’abord aux parents d’élèves.
«C’est sûr qu’on veut rejoindre tout le monde, mais émotivement, certains groupes sont plus portés à s’en préoccuper que d’autres et ce sont les parents», avance-t-il.
Les intérêts sont diversifiés, toujours selon lui, ce qui multiplie les messages envoyés à la population.
«La clientèle est large et il y a des campagnes très courtes de quelques semaines, alors c’est difficile de rassembler beaucoup de gens, affirme M. Foucher. On fait des tournées pour rencontrer des personnes de tous les milieux, mais ce n’est pas évident. Il faut avoir des approches différentes pour chacune des clientèles.»