GOUVERNANCE. Devant la commission Charbonneau, le directeur général de Ville de Laval, Serge Lamontagne, a levé le voile sur la charte de la ville qui, contrairement aux autres grandes municipalités du Québec, confère au maire et à son comité exécutif tous les pouvoirs.
«Ç’a été monté comme une charte d’une compagnie privée», a-t-il expliqué lors de son témoignage.
En clair, le conseil municipal délègue 100 % des décisions au comité exécutif (CE) dont la présidence est assurée par le maire, qui nomme lui-même les quatre membres complétant son exécutif.
De l’adjudication des contrats à l’autorisation des dépassements de coûts en passant par les changements de zonage, la location et l’acquisition d’immeubles et de terrains, l’embauche des employés permanents et temporaires et les contributions à divers organismes, le maire et son comité exécutif décidaient d’absolument tout.
Au point où le plus haut fonctionnaire de la Ville n’avait pas l’autorité de remplacer un employé en maladie pour deux semaines ou encore de consentir à un employé une formation excédant la somme de 200 $, sans obtenir au préalable l’aval du CE, a exposé M. Lamontagne.
«C’est à peine si, pour sortir de votre bureau, vous aviez quasiment besoin d’autorisation du comité exécutif?» a réagi le commissaire Renaud Lachance.
«Absolument», a rétorqué le DG, soufflé par cette culture de contrôle absolu, qui sévissait à Laval.
«Encore faut-il que le contrôle soit mis entre bonnes mains?» a ajouté la présidente de la Commission, France Charbonneau, en évoquant les multiples chefs d’accusation qui pèsent contre l’ex-maire Gilles Vaillancourt, nommément accusé de gangstérisme.
En poste depuis janvier, M. Lamontagne a fait valoir que le Service des affaires juridiques est à plancher sur une refonte en règle de la Charte de la Ville, que l’administration Demers entend adopter en 2015.