Après neuf mois de mise en service, Concession A25, qui exploite le pont de l’A-25, appliquera des frais de recouvrement à toute facture restée impayée, à partir de début février.
«Les gens qui passent sur le pont et qui n’ont pas de compte ont 30 jours pour payer la facture. S’ils ne l’acquittent pas, c’est considéré comme une infraction au code de la sécurité routière et après 30 jours, on enverra un courrier recommandé avec 25 $ de frais de recouvrement», précise Pierre Brien, directeur des communications de Concession A25. Si les frais demeurent impayés, le dossier sera transféré au ministère de la Justice. «Les gens recevront un constat d’infraction et seront passibles d’une amende allant de 150 à 250 $», ajoute-t-il.
Une minorité de cas
Une mesure qui ne concernera que les usagers non équipés de transpondeur, soit 15 % des clients journaliers.
«Et sur ces 15 %, beaucoup payent dans les délais prescrits», tient à rappeler M. Brien.
Le porte-parole assure que ces nouvelles mesures ne toucheront donc qu’une minorité des usagers et participeront à rétablir une égalité entre les clients. «Avant, les gens qui ne payaient pas n’étaient pas inquiétés, avance-t-il, avant de souligner l’investissement nécessaire à la mise en place d’un tel dispositif. Cette procédure est plus coûteuse pour nous, car cela implique beaucoup d’opérations et la mise en place d’un système pour une minorité de factures impayées.»
Concession A25 affirme qu’elle recevra un montant avoisinant les 40 $ par dossier traité.
Réaction
Du côté de l’Union des consommateurs, qui a déposé une demande de recours collectif en septembre pour le non-affichage des frais administratifs de 5$, on recommande aux clients de se plier aux demandes de Concession A25.
«La consigne qu’on a donnée aux gens c’est de payer les frais, jusqu’à leur remboursement, dépendamment de la suite du recours», confirme Charles Tanguay, responsable des communications à l’Union et dont l’autorisation du dépôt du recours devrait être décidée en mai prochain.
Ce que conteste l’organisation, c’est que Concession A25 puisse saisir le ministère de la Justice pour des factures impayées, une incohérence selon eux. «Là où on tique, c’est qu’une entreprise privée ait le privilège de recevoir une telle procédure de recouvrement du gouvernement du Québec», affirme M. Tanguay avant de rappeler la qualité du service à la clientèle peu enviable, selon lui. «Des gens envoient des chèques qui ne sont pas encaissés et reçoivent quand même des avis de passage non payés».
Des cas qui appartiennent au passé pour M. Brien. «La situation s’est beaucoup produite fin juillet, début août, mais aujourd’hui tout cela est pas mal règlé, sauf peut-être quelques cas d’exception», conclut-il.
À l’heure actuelle, 125 000 véhicules seraient équipés de transpondeurs, soit 85 % des passages chaque jour.