En passant devant l’édifice de Nordion sur le boulevard Cartier Ouest, on ne se doute pas qu’un irradiateur se cache derrière les portes de cet immeuble banal.
Le 9 mai, une visite était offerte aux médias en marge de la conférence de presse annonçant que le Centre d’irradiation du Canada devient le Centre d’excellence en irradiation (CEI).
Au cœur de l’irradiateur, dans un bunker de béton dont les murs atteignent 2m d’épaisseur, on se retrouve au-dessus d’une piscine de plus de 7m de profondeur. Au fond du bassin, les centaines de crayons de cobalt-60 diffusent une lumière bleutée. De cet endroit, ces crayons radioactifs sont sans danger.
L’irradiateur est en fonction 16 heures par jour, 5 jours par semaine. Lors des opérations, le mur formé des crayons de cobalt-60 est sorti de l’eau et placé au centre des balancelles transportant le matériel à stériliser. Il s’agit notamment de matériel médical à usage unique comme des tubulures, des seringues, des blouses ou des gants. Les épices sont le seul aliment que Nordion irradie, même si Santé Canada autorise l’irradiation de six autres produits. Ce procédé permet de diminuer le nombre de bactéries et d’éliminer les insectes et les parasites.
À leur sortie de l’irradiateur, les produits ne sont pas radioactifs, assure Peter Covitz, vice-président principal Innovation chez Nordion. «C’est la même chose qu’une radiographie, lorsque vous en passez une. Vous n’êtes pas radioactif par la suite», dit-il.
Recherche
Le CEI élargira ses activités de recherche et de développement. Auparavant, les installations lavalloises axaient leurs activités de recherche sur l’irradiation des aliments. Le CEI couvrira maintenant l’intégralité du marché du traitement gamma. M. Covitz a insisté sur l’importance de la formation et des liens qui existent avec le milieu académique.
Le CEI compte 10 employés. Dans l’ensemble du Canada, Nordion en totalise 500. Les installations lavalloises de Nordion sont en fonction depuis 1987.