Profitant de son expérience au sein du Bateau Canadien pour Gaza, en juin dernier, Manon Massé a partagé son savoir avec une vingtaine de femmes, lors d’une conférence discussion au Centre des femmes, le 25 octobre dernier.
De la protection de la Palestine par l’Organisation des Nations Unies à la guerre des six jours, en passant par le retrait de l’Angleterre, l’activiste a tout d’abord retracé les origines du conflit israélo-palestinien. Un rappel historique qui lui a également permis d’établir quelques parallèles. «Depuis le retrait du protectorat de la Grande-Bretagne, les guerres ont commencé dans ce territoire. C’est n’est pas d’aujourd’hui que les Palestiniens réclament le droit à leur terre, comme ce n’est pas d’aujourd’hui que les autochtones réclament leur territoire», a-t-elle lancé.
«L’horreur à Gaza»
Puis, la travailleuse a décrit les conditions de vie des Gazaouis, qu’elle souhaitait dénoncer via sa participation au sein de la flottille internationale, accompagnée de 35 autres Canadiens.
«On veut faire connaître l’injustice qui se passe en Palestine. Imaginez un territoire grand comme l’île de Montréal, entouré d’un mur, dans lequel ne passe ni les médicaments ni les matériaux de construction. Écoles, hôpitaux, système d’égout, aéroport, tout à été détruit», a-t-elle décrit devant des femmes visiblement passionnées par ce récit.
Son vécu
Mais c’est sans aucun doute son récit personnel que les participantes ont le plus apprécié.
Malgré que le gouvernement grec ait fait voter un décret, interdisant tout bateau qui partait de son port d’appareiller à Gaza, les bateaux sont partis. «On a réussi à naviguer durant 8 nœuds marins, avant que les autorités grecques nous arraisonnent avec des fusils et prennent le contrôle de notre bateau», a raconté Manon Massé.
Un échec ? Non, estime celle qui pense que la sensibilisation du public est tout autant importante. «Ces femmes [du Centre] luttent au quotidien pour leurs droits. Ce n’est pas juste une guerre, ce sont des citoyens [les Gazaouis] comme elles qui voient leurs droits bafoués.» Et le fait que les femmes du Centre connaissaient une des activistes aura sûrement participé à accroître cette sensibilisation.
Soutien
Car nombreuses étaient celles qui avaient suivi les aventures de Mme Massé, comme Irène Cyr, qui fréquente l’organisme depuis 18 ans.
«Quand Manon m’a annoncé qu’elle partait, cela m’inquiétait terriblement. A chaque fois qu’elle passait à la télévision, je prenais une photo d’elle», raconte la Lavalloise de 78 ans. Mme Cyr a d’ailleurs profité de la conférence de la déléguée de Québec Solidaire pour lui remettre un album photo de ses passages télévisés.
Un soutien que l’on retrouvait également sur le babillard du Centre des femmes, qui ne désemplit pas d’articles de presse relatant les péripéties de la flottille.