Antonine Boily, de ses propres mots «n’a jamais été capable d’arrêter de travailler». «Chez moi, c’est un peu viscéral», dit-elle.
Cette enseignante, résidente de Sainte-Rose, a fêté ses 50 ans de carrière, le 2 juin, en compagnie de la présidente de la Commission scolaire de Laval, Louise Lortie, de nombreux parents et du corps enseignant de l’école J. Jean Joubert, où elle exerce depuis 27 ans.
Mme Boily avait auparavant enseigné dans les écoles lavalloises Sainte-Cécile, Ste-Marguerite et Notre-Dame-de-Pontmain.
Une vocation familiale
«Je suis tombée dans le piège. Quand on aime quelque chose, on passe par-dessus ses droits», explique celle, qui aurait pu prendre sa retraite il y a 15 ans.
Originaire du Lac Saint-Jean, sa famille a fait de l’enseignement, «une vocation typique de l’époque», selon elle. Au total, quatre de ses sœurs sur cinq ont enseigné.
«Elles sont à la retraite. Sauf une qui est toujours en poste à l’Université d’Ottawa», précise Mme Boily.
Évolution du métier d’enseignant
«J’aime mon métier, car on est appelés à transmettre aux élèves des connaissances et une habileté au monde. C’est formidable d’assister à l’éclosion intellectuelle de jeunes qui apprennent», explique Antonine Boily.
Elle reconnait que son métier a beaucoup évolué. Selon elle, «il y a une grande différence entre les jeunes d’aujourd’hui et ceux des années 1960. Aujourd’hui, ils sont plus créatifs, ils communiquent beaucoup plus avec le monde. En contrepartie, il faut davantage canaliser leur attention.»
«Différentes activités, comme des voyages historiques, leur demandent une grande concentration et ramènent toutes leurs forces. Depuis mars, on parle d’Ottawa en classe. Le 6 juin, nous avons visité la ville. C’était l’émerveillement pour eux !» raconte-t-elle.
Pour les jeunes enseignants
Pour les enseignants qui arrivent dans la profession maintenant, «c’est plus difficile», reconnait-elle. «Il y a beaucoup d’instabilité en commençant.»
Intégrer des élèves qui présentent des retards d’apprentissage, causés par un handicap, des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage est «une dimension nouvelle», note Mme Boily.
«C’est plus difficile aujourd’hui. Cela demande une grande patience et un savoir-faire», affirme-t-elle.
Problème de mathématiques
Les enfants à l’école essaie de calculer l’âge de leur maîtresse. «Dans ces cas-là, je leur donne un problème de mathématiques: (7² + 4×5)», énonce-t-elle en riant.
Antonine Boily ne voit pas le temps passer. La retraite ? «Ça va venir dans quelque temps, mais je resterai active au conseil d’administration de l’Association des diplômés de la faculté des sciences de l’Université de Montréal et peut-être aussi au niveau de l’école.»