À l’occasion de la Semaine nationale de prévention de la noyade, Le Courrier Laval a suivi deux agents de prévention de la noyade lors de l’inspection de la piscine de la famille Abel, à Duvernay.
Avec trois garçons âgés de 5 à 10 ans, le couple de Lavallois, qui reçoit la visite des agents pour la 2e année, voulait s’assurer de la conformité de leur bassin, installé hors terre.
Il est 15h30, ce mardi après-midi, lorsque Jayson Boisvert et Andréa Bédard-Gascon, de la Société de sauvetage, sonnent à la porte. Munis d’une caisse remplie d’outils et de documentation, ils se dirigent dans l’arrière-cour de la famille.
Les défauts majeurs de l’aménagement
«Tout d’abord, on vérifie l’inaccessibilité de la piscine», précise l’agente.
Hauteur de la clôture, distance entre les barreaux et système de fermeture automatique constituent les trois aspects majeurs de l’aménagement.
«La paroi, par exemple, doit être de 1,2 mètre pour les piscines hors terre et 1,4 mètre, si elle est démontable», poursuit M. Boisvert. Tandis qu’un agent fait le tour de l’installation, l’autre inspecte les barreaux de la clôture. «Il ne faut pas plus de 4 pouces entre ou sous les barreaux, soit l’équivalent de la grosseur d’une tête d’enfant.»
Après quelques minutes, ils remarquent la présence d’un banc de bois, qui longe la clôture. «Ici, l’enfant pourrait se servir du banc pour escalader la clôture», souligne l’un d’entre eux. Une «échelle improvisée» qui représente un danger potentiel pour les jeunes baigneurs, tout comme des fils tendus, la trop grande proximité du filtre ou la présence de barreaux horizontaux.
Une vingtaine de points
Durant les 45 minutes d’inspection, les inspecteurs passeront au peigne fin la vingtaine de points inscrits sur leur grille d’évaluation.
De l’éloignement des fils électriques à la proximité de la trousse de premiers soins et d’une bouée, tout est mentionné. «C’est certain que je suis assez confiante, car mes trois enfants savent nager et ils ne sont jamais seuls», confie la mère de famille.
Si l’installation des Lavallois est convenable, ce n’est pas le cas partout. «Dans les anciennes constructions, la clôture est à 36 ou 40 pouces, au lieu des 48 réglementaires», précise Andréa Bédard-Gascon. Certains sont même surpris de savoir qu’il faut une barrière autour du bassin», ajoute-t-elle, avant de mentionner la récente modification de la réglementation.
80 décès par an
L’organisme estime à 80 la moyenne de décès liés à l’eau dans la province, dont une majorité de noyades.
«Même un adulte ne devrait pas se baigner seul, mais évidemment, les enfants sont les plus à risque», rappelle-t-elle. Difficile de ne pas penser aux deux enfants de Saint-François, qui ont échappé de justesse à la noyade, la semaine dernière.
La fin de l’inspection approche et les agents remettent une copie de la grille d’évaluation aux Lavallois. «On garde aussi une copie, car à la fin de la saison, nous rappelons tous les clients pour savoir si les modifications suggérées ont été réalisées», conclut Jayson Boisvert.
Les agents poursuivront leur tournée à travers le Québec jusqu’à la mi-août et reprendront les visites au printemps 2012.
Information: www.mapiscinesecuritaire.com. Les visites sont gratuites.