Depuis son retour d’un pèlerinage de 12 jours à Saint-Jacques-de-Compostelle, le 6 septembre, Nancy Bastien dit débuter un nouveau chapitre de sa vie. Une expérience autant enrichissante émotionnellement qu’éprouvante physiquement, qu’elle a partagée avec un groupe de 17 Québécois, dont l’humoriste Stéphane Rousseau, au profit de la Société de recherche sur le cancer (SRC).
Pour la Lavalloise, réaliser la célèbre route était un rêve. Mais c’est en voyant Stéphane Rousseau, porte-parole pour la cause, qu’elle a eu le déclic. «Je l’ai vu en parler dans les médias en septembre 2010 et je me suis dit que c’était l’occasion de réaliser mon rêve pour une bonne cause», se souvient la mère de famille.
Après un cheminement personnel réalisé à la suite d’un divorce douloureux, Nancy Bastien souhaitait tourner la page. «C’était vraiment pour fermer le livre. Aujourd’hui, je réalise qu’il y a un avant et un après Compostelle», affirme-t-elle, quelques jours après son retour.
Engouement
Devant amasser un minimum de 9600 $ pour participer, l’assistante vice-présidente, comptabilité et taxes se tourne d’abord vers son employeur, une multinationale.
«Ils ont rapidement accepté de me soutenir à hauteur de 5000 $ et une filiale du groupe a ajouté 1000 $.» Un bon coup de main qui l’a persuadée à poursuivre ses recherches de fonds. Famille, amis, collègues et les sollicitations auprès d’autres entreprises lui ont permis d’amasser près de 18 000 $.
Déroulement
Les 313 kilomètres auront eu raison de sa situation personnelle passée.
«Je me suis vraiment vidée la tête. Il faut dire que quand tu souffres, tu ne penses à rien. T’es obligée de faire le vide». Si le parcours permet aux pèlerins d’aller à la quête de leurs émotions, c’est aussi un défi physique. «On ne s’attendait pas à être autant physique. On passe du plat à la montagne, mais il y a beaucoup de pentes. Et en même temps, on veut profiter du paysage majestueux.»
L’aventure avait d’originale la participation d’une personnalité publique. «On ne pensait pas avoir autant de plaisir. Le soir, c’était très convivial. Et Stéphane Rousseau, on le connaît par les médias, mais il a vraiment donné de son temps généreusement. Il était patient avec tout le monde et on s’entraidait», raconte la résidente de Vimont.
Faire le deuil
Contrairement à beaucoup des participants, personne dans l’entourage de Nancy Bastien n’est décédé du cancer.
«Stéphane Rousseau a perdu ses deux parents et sa sœur du cancer. Moi, je faisais le deuil d’une situation, alors que les autres marcheurs faisaient souvent le deuil d’un proche. Cela m’a aussi permis de relativiser.» Aujourd’hui, la mère de famille assure qu’elle a gardé le positif avec elle, et que le reste est resté à Compostelle.
Une aventure qui la changera à jamais, comme probablement les 272 340 pèlerins arrivés à Saint-Jacques en 2010.