Les pluies fortes et de courte durée, baptisées en anglais «flash storms», de plus en plus fréquentes, sont une des manifestations des changements climatiques. Le défi est de taille, pour les vieilles infrastructures municipales, comme celles de Laval-Ouest, qui feront l’objet d’un projet d’étude.
En juillet dernier, le professeur Musandji Fuamba, spécialiste de la gestion durable des eaux pluviales, manifestait son intention de déposer une demande de subvention au ministère du Développement économique, Innovation et Exportation. Son projet de recherche vise la mise en place de mesures d’adaptation des infrastructures de drainage urbain, selon une communication du Service de l’environnement de la Ville de Laval.
L’effet des changements climatiques «sur les réseaux d’égout pluvial, unitaire et pseudo-domestique peut se traduire notamment par des surcharges et des débordements plus importants et fréquents, d’où la nécessité de prévoir leurs adaptation», peut-on lire dans ce document acheminé le 25 juillet à l’exécutif de la Ville.
Vieilles infrastructures
Dans un réseau d’égout unitaire, les eaux de ruissellement (pluie, neige, accumulations d’eau sur la voie publique) et les rejets sanitaires (eaux des cabinets de toilettes, notamment) sont combinés dans les conduites avant d’arriver à l’usine de traitement.
Lors de fortes pluies, l’usine ne peut répondre à la demande. L’eau de pluie et l’eau contaminée sont alors déviées par une «soupape» appelée ouvrage de surverse, qui rejette le trop-plein dans la rivière. Ces eaux n’on pas subi le traitement de désinfection aux rayons ultraviolets et peut contenir des organismes pathogènes.
Quoiqu’ils soient l’exception plutôt que la règle, les égouts unitaires existent toujours à Laval, à Laval-Ouest et dans le secteur sud de l’île. Depuis 1978, les vieilles infrastructures souterraines sont remplacées par des réseaux séparatifs, qui acheminent les eaux pluviales et les rejets sanitaires dans des conduites différentes.
«Problématique»
Les débordements d’eaux non traitées dans la rivière des Mille Îles à Laval-Ouest est «problématique», selon la communication du Service de l’environnement. La surcharge de l’unique station de pompage dans le secteur «génère des débordements importants et fréquents».
Le projet proposé par le chercheur de Polytechnique fournirait à la Ville un modèle hydraulique qui permettrait l’élaboration d’un plan de contrôle des débordements. Un tel plan est exigé par le gouvernement fédéral, dans le cadre de la Stratégie pancanadienne sur la gestion des effluents d’eaux usées municipales.
Le projet ne requiert aucun déboursé de la part de la municipalité. «L’implication de la Ville se limitera à une contribution en nature. Le niveau de celle-ci reste à être évalué et elle sera conditionnelle à la signature d’une entente de confidentialité.»
Quoique le Service de l’environnement ait recommandé la participation de la municipalité à son comité exécutif, l’Hôtel de Ville n’a pas fourni plus de détail sur le dossier et son évolution, malgré les demandes répétées du Courrier Laval, et une liste de questions acheminées par courriel.
Le professeur Musandji Fuamba, contacté par téléphone, n’a pas donné suite non plus aux demandes du journal.