Fort de cet appui inconditionnel, il défend bec et ongles «l’autonomie syndicale», refusant d’être bâillonné par l’UPA et d’en être «la marionnette». C’est d’ailleurs cette autonomie syndicale qu’il entend faire valoir devant les tribunaux en contestation d’une suspension de cinq ans que lui imposait la fédération régionale en février 2007, sur recommandation d’un rapport déontologique.
Il persiste et signe
Gilles Lacroix tient le même discours qu’il a tenu devant le comité de déontologie à l’automne 2006, réaffirmant qu’il a toujours agi en son âme et conscience.
«On nous reproche d’avoir pris position contre la Fédération dans le cas du reprofilage du ruisseau Paradis et pourtant, la CPTAQ [Commission de la protection du territoire agricole du Québec] a tranché en notre faveur, soit pour le gros bon sens», dit-il, assurant qu’il n’a jamais monnayé son appui à la Ville dans ce dossier. «La remise d’un chèque [de la Ville] de 21 500 $ au club Ferme en Ville devait simplement permettre d’assurer le suivi agro-environnemental du cours d’eau reprofilé».
Quant à sa sortie publique favorable au parachèvement de l’A-25 qui allait à l’encontre de la position de la Confédération de l’UPA, M. Lacroix évoque le protocole d’entente conclu il y a 20 ans entre le Syndicat de base et la Ville de Laval. «Cette entente définissait la zone agricole permanente en fonction de l’éventuel prolongement de l’autoroute 25.»
Il a aussi été blâmé d’avoir décidé unilatéralement de poursuivre, en juin 2006, le Conseil régional de l’environnement de Laval pour défendre son vice-président qui avait été injustement écarté du conseil d’administration, jugeait-on. «Alain Forget avait décidé de se défendre et il fallait agir rapidement. On [les producteurs-administrateurs] ne vit pas de réunions, mais des produits qu’on cultive et en été, on est tous aux champs». Et si c’était à refaire? «On serait peut-être plus scrupuleux», finit-il par concéder.
CCA
Gilles Lacroix siège au comité consultatif agricole (CCA) de la MRC de Laval depuis sa fondation en 1997 et il n’a pas l’intention de céder sa place.
À cet égard, il condamne l’attitude de la fédération régionale de rapatrier ses pouvoirs de mises en candidature des producteurs agricoles au sein de ce comité. «Cette tâche a toujours été dévolue à l’association locale accréditée; la Fédération ne peut pas se substituer au Syndicat de base», prétend-il, faisant valoir la pratique établie. «C’est notre territoire, on le connaît!», poursuit Gilles Lacroix. Quand on lui rappelle que la liste de candidats fournie au comité exécutif de la Ville par la Fédération se compose de six producteurs locaux, il rétorque «qu’elle aurait au moins pu nous consulter».
Le grand patron du Syndicat de base de l’UPA est également le président-fondateur de la Table de concertation agroalimentaire de Laval et nouvellement président d’Agriculture Laval, dont il était le vice-président depuis sa création en 1997. “Malgré toutes mes implications, je demeure un agriculteur pratiquant, dit-il fièrement. Je souhaite que l’agriculture dure longtemps à Laval et j’ai bien l’intention d’y consacrer tous mes efforts tant que j’aurai la confiance de mon monde”.