Le révérend Élie Touma explique que sa communauté avait besoin d’un lieu de culte à Laval. À Montréal, la communauté a trois églises, mais il n’y en avait pas de l’autre côté de la rivière des Prairies. «Nous avons fait une étude et nous avons constaté qu’il y avait un besoin. Laval a beaucoup grandi au cours des dernières années. J’ai pris pour mission d’avoir un endroit où tous peuvent venir prier», déclare-t-il.
L’objectif du révérend Touma était de donner un lieu de culte aux Lavallois qui devaient auparavant se rendre à Montréal pour pratiquer leur religion. L’homme est certain que sa communauté compte plus de fidèles que ceux qui se présentent régulièrement aux services religieux.
Accueil
La communauté qui fait partie du diocèse d’Antioche d’Ottawa a choisi cette église, notamment pour sa disponibilité. «Nous n’avons pas de limite de temps», fait observer le révérend Touma. Ainsi, après la messe qui a lieu le dimanche à 11h, les fidèles sont invités à une «rencontre fraternelle».
Le révérend reconnaît que l’église située au 891, chemin des Bois, à l’île Bigras, n’est pas facile à trouver. À un homme qui lui en faisait la remarque, il lui a répondu en riant: «Quand vous voulez aller au golf, vous trouvez le club!», mentionne le révérend, ajoutant que l’accueil des responsables de la paroisse catholique a été chaleureux.
Le curé de Sainte-Dorothée, Jacques Gilson, qui préside également les messes qui ont lieu à cette ancienne chapelle de villégiature, souligne que le secteur de l’ouest de l’île a trop de lieux de culte par rapport au nombre de pratiquants. «L’une de nos options était de partager [le bâtiment] avec une église sœur. Ça leur permet de vivre leur culte et nous ça nous permet de payer quelques factures», estime-t-il.
Parlant de la réaction des paroissiens du secteur, le curé note qu’ils réagissent de façon émotive plutôt que d’être réalistes. «Ceux qui se lamentent sont ceux qui ne viennent pas aux messes. Je leur rappelle que s’ils étaient là, nous n’en serions pas là», rapporte-t-il en ajoutant qu’à Noël il n’y avait que 80 fidèles.
Moyen-Orient
À l’église Orthodoxe d’Antioche Saint-Jean-Baptiste, les messes se déroulent en arabe et en français. Les fidèles sont principalement originaires du Moyen-Orient, notamment du Liban, de la Syrie et de l’Égypte. Le pasteur fait remarquer que les plus jeunes préfèrent prier en français, c’est pourquoi les messes sont bilingues.
Lorsqu’on lui demande si les orthodoxes célèbrent les mêmes fêtes que les catholiques, le révérend Touma rappelle que pendant 1000 ans, les deux groupes ont formé la même église. «Nous avons les mêmes fêtes, les mêmes icônes, la même Vierge, mais pas le même pape», dit-il.
Le curé Gilson constate que les églises orthodoxes sont très indépendantes, contrairement aux paroisses catholiques qui sont soumises à l’archidiocèse de Montréal qui lui doit se rapporter ultimement à Rome.