«Il est essentiel d’intervenir dans le milieu scolaire, mais il y a également quelque chose à faire du côté des adultes, explique la docteure Nicole Damestoy, directrice de santé publique de Laval. Il n’est pas trop tard pour changer leurs habitudes de vie, même pour ceux qui ont développé des maladies chroniques, on peut diminuer les complications.»
Mme Damestoy souligne que la Direction de santé publique de Laval a déjà mis de l’avant le projet 0-5-30 Combinaison prévention. L’objectif de cette campagne de sensibilisation est d’amener la population à ne plus fumer, à consommer au moins cinq portions de fruits et légumes par jour et de pratiquer quotidiennement 30 minutes d’exercice physique.
Consciente qu’il faut d’abord changer les mentalités, Mme Damestoy mise sur la stratégie des petits pas. «Avec ce programme, on mise sur le plaisir et la facilité de passer à l’action», fait-elle remarquer en ajoutant que tout changement dans les habitudes de vie est bénéfique.
Lynda Thibault, médecin responsable du programme 0-5-30, croit qu’il faut modifier la perception que les gens ont de l’activité physique. «Ils voient cela comme un fardeau, quelque chose de plus à faire après le travail. Pourquoi ne pas profiter du lieu de travail pour bouger», note-t-elle.
Les responsables de la santé publique rappellent que les 30 minutes d’activité physique peuvent se faire en deux ou trois segments. Elles soulignent également qu’une marche vers le travail ou l’épicerie sont des exemples d’activités. Les personnes qui aimeraient avoir les conseils d’un professionnel au sujet de la mise en forme peuvent utiliser la ligne Info-Actif au 450 668-2121. Cette ligne est la seule du genre au Canada.
En plus de travailler avec ses partenaires (CLSC, Cité de la Santé, commissions scolaires, Ville de Laval) sur l’offre alimentaire faite aux différentes clientèles, l’Agence tente de modifier le comportement de ces importants employeurs de la région.
Pas pire qu’ailleurs
Même avec des chiffres montrant que 33 % et 17 % des adultes lavallois de 20 à 64 ans souffrent d’embonpoint et d’obésité, Mme Damestoy indique que la région ne fait pas face à un problème plus grand qu’ailleurs. Elle rappelle que tous les pays occidentaux y font face.
«Il faut se réveiller avant que la situation soit aussi importante qu’aux États-Unis, estime Lynda Thibault. C’est le moment d’agir parce qu’on peut encore changer le cours des choses.»
Martine Caza-Lenghan, responsable des communications à la Direction de santé publique, compare cette opération visant à changer les normes sociales et les habitudes des gens aux campagnes sur l’alcool au volant dans les années 1980. «Les habitudes de vie des gens se changent sur le long terme», fait-elle remarquer.