À preuve, des groupes de citoyens d’un peu partout au Québec se rendent visiter cet OSBL d’habitation afin de créer un centre semblable dans leur ville.
Lors du passage du Courrier Laval, des résidents de Sainte-Lucie-des-Laurentides étaient installés sur la petite terrasse de cet OSBL qui abritait auparavant l’entrée de la paroisse Saint-Christophe. Le but de leur visite? En savoir davantage sur les aboutissants de ce centre qui regroupe 51 unités, dont 42 logements et neuf chambres, et où les résidents en perte d’autonomie reçoivent tous leurs soins en se sentant chez eux, dans leur communauté. «Nous avons voulu innover parce que la formule traditionnelle ne plaît pas à tout le monde et que personne ne rêve de finir ses jours en CHSLD», a expliqué Jean-Pierre Fortin, organisateur communautaire au CSSS de Laval qui a mené à terme le projet des Habitations.
Mobilisation citoyenne
Cet OSBL d’habitation a vu le jour à la suite d’une mobilisation citoyenne afin de donner une alternative aux centres d’hébergement publics et aux résidences privées. Toute simple, l’idée de départ était de maintenir l’autonomie des résidents. «Les préposés qui vont voir un résident cognent toujours à leur porte et ils entrent chez cette personne, ils sont chez elle», a souligné M. Fortin.
Les Habitations élisent aujourd’hui domicile dans l’ancienne église Saint-Christophe et le presbytère qui lui était adjacent. «La paroisse était heureuse de vendre pour voir un projet comme celui-là se réaliser», a confié Olivier Loyer, coordonnateur de la Fédération lavalloise des OSBL d’habitation (FLOH). Le bâtiment qui a conservé une vocation communautaire a également gardé plusieurs traits architecturaux de l’église.
Le projet a pu voir le jour grâce au programme d’aide financière AccèsLogis Québec, qui encourage le regroupement des ressources publiques communautaires et privées. Dans le cas présent, 45% des coûts totaux du projet de 7 M$ sont venus de la Société d’habitation du Québec (SHQ), qui prend la forme d’un prêt qui devient une subvention lorsque l’organisme respecte les conditions de la convention signée avec cette dernière. «La Ville nous a donné 150 000$ de plus que le 15% minimum requis», a souligné Jean-Pierre Fortin, expliquant que c’était ensuite à l’organisme d’assumer le 40% des coûts restants.
Quant aux prix mensuels des loyers, ils sont fixés à 1155$ (incluant deux repas par jour) pour un appartement trois et demi et à 885$ (incluant trois repas par jour) pour une chambre. À noter que certains locataires, selon leur revenu, reçoivent des subventions pour se loger.
La présence de préposés est par ailleurs assurée 24h par jours. Cinq y sont de jour, quatre de soir et trois de nuit. Pour le service de professionnels de la santé, des travailleurs sociaux, des ergothérapeutes, des infirmiers et des nutritionnistes du CLSC sont envoyés sur place pour répondre aux besoins de chaque résident. À noter également que le tiers du conseil d’administration des Habitations Saint-Christophe est composé de locataires.
Bien que tous les logements soient occupés, M. Fortin affirme que l’attente liée à la liste d’attente est raisonnable.