Seule alternative connue au PRO des Lavallois du maire Gilles Vaillancourt, qui règne depuis huit ans sans opposition à l’hôtel de ville, le Parti au service du citoyen (PSC) a perdu, au fil des derniers mois, une demi-douzaine de candidats, en vue des élections de novembre prochain.
Le chef du parti et candidat à la mairie, Robert Bordeleau, minimise l’impact de ces défections à la chaîne, estimant que plusieurs des démissionnaires n’ont jamais été «candidats officiels». À commencer par Valérie Leprohon, une organisatrice du parti et responsable des communications qui n’avait été que «pressentie» pour défendre les couleurs du PSC dans le district du Marigot, avant qu’elle ne claque la porte du parti en juillet 2008, explique le chef.
«Une erreur»
Tout comme pour Mme Leprohon, Robert Bordeleau assure que les candidats démissionnaires André Dagenais (Marc-Aurèle Fortin) et Daniela Caputo (Vimont) n’avaient jamais été confirmés dans leurs fonctions.
Pourtant, sur le site Web du parti, on trouve en ligne un communiqué datant du 11 juin 2008, annonçant les six premiers candidats du PSC, parmi lesquels figurent Daniela Caputo et André Dagenais.
Devant l’évidence, M. Bordeleau reconnaît que ce fut une erreur d’annoncer leur candidature, l’été dernier, considérant qu’ils n’avaient pas versé la caution de 10 000$ qu’exige sa formation politique de tous les candidats.
Mais le principal intéressé refuse de voir ces départs comme un désaveu. «M. Dagenais a quitté pour des raisons de santé, m’avait-il dit à l’époque», a allégué le chef du PSC lors d’un entretien téléphonique, lundi matin.
Joint la veille par téléphone, André Dagenais avait une tout autre explication quant au motif de son départ. «Entre-temps, je suis parti en affaires et pour le moment, la priorité demeure mon entreprise», disait-il, signifiant cependant que son ex-chef pouvait toujours compter sur son vote en novembre prochain.
Par ailleurs, Daniela Caputo justifie sa défection de l’été passé par une surcharge de travail que lui incombe son statut de travailleur autonome, ce qui ne veut pas dire qu’elle ait fait pour autant une croix sur la vie politique municipale. «Je suis toujours intéressée à me présenter au poste de conseillère dans le district de Vimont», fait valoir cette gestionnaire d’événements, présentement sollicitée par un nouveau parti en formation (voir autre texte), mais qui attend de voir sa plateforme électorale avant de se prononcer sur son avenir à court terme.
Magdy Gammal (Ste-Dorothée), Claude Major (Laval-des-Rapides) et David Decotis (St-Bruno) sont les trois autres candidats ayant déclaré forfait.
Plus que quatre candidats connus
À moins de neuf mois des élections municipales, on ne connaît donc plus que quatre candidats du Parti au service du citoyen, qui entend faire la lutte au PRO des Lavallois dans les 21 districts électoraux en 2009.
Il s’agit de Vladimir Létang (Saint-François), Jose Onofre (Renaud), Noemia Onofre-De Lima (Saint-Martin) et Sophie Hébert (Fabreville). «Nous avons actuellement dix candidats confirmés», réagit Robert Bordeleau, refusant toutefois de révéler l’identité des six autres. «Éventuellement, vous les connaîtrez!» se borne-t-il à dire, soulignant au passage que «la vie politique est très dure à Laval».
Enfin, aux accusations de son ex-candidat dans Vimont, David Decotis, de manquer de transparence quant aux finances de son parti, Robert Bordeleau réplique que son parti est «parfaitement transparent et démocratique». Il en donne pour preuve la composition d’un comité exécutif et d’un conseil d’administration, respectivement formés de 7 et 15 membres, qui voient à la saine gestion de sa formation politique.
Et qui sont-ils, ces officiers et administrateurs? «Pour l’instant, je préfère garder leur nom secret», insistera le chef et président du PSC, avant de laisser filtrer le nom de ses frères Louis et Alain, qui occupent respectivement les postes de vice-président et d’agent officiel du Parti au service du citoyen.
Un nouveau parti politique en formation
Une nouvelle formation politique est sur le point d’être lancée, à Laval. Derrière ce parti, qui s’afficherait sous le vocable du Mouvement lavallois, se dresse un candidat démissionnaire du Parti au service au citoyen (PSC).
David Decotis avait accepté à l’été 2008 de se présenter dans le district de Saint-Bruno sous la bannière du parti de Robert Bordeleau.
Déçu de son chef, à qui il reprochait un manque de transparence, M. Decotis quittait avec fracas l’organisation politique à la fin du mois d’octobre.
Présentement en démarchage auprès du Directeur général des élections (DGE) du Québec, pour faire enregistrer son parti, le président-fondateur, David Decotis, prétend avoir déjà recruté sept candidats en prévision des prochaines élections. De ce nombre, l’ex-organisatrice et responsable des communications du PSC, Valérie Leprohon.
Celle-ci briguera les suffrages dans le district Concorde-Bois-de-Boulogne, actuellement représenté par Jean-Jacques Lapierre.
M. Decotis, qui se présentera dans le quartier Saint-Bruno, dévoilera ses autres candidats le mois prochain, lors d’une conférence de presse qui marquera le lancement officiel de son parti.
Pris de court par notre appel, David Decotis serait toujours en discussion «avec un homme d’affaires lavallois, connu de la population», qu’il sollicite pour la chefferie de son parti.
Le spectre de 1997
«À ce que je sache, il n’y a que deux partis politiques officiellement reconnus à Laval, dont un seul parti d’opposition», a d’abord commenté le chef du PSC, Robert Bordeleau, réduisant à du simple «grenouillage» la nouvelle d’un nouveau parti.
Reste que devant la perspective de voir une troisième formation faire campagne à Laval, M. Bordeleau ne peut s’empêcher d’évoquer la campagne électorale municipale de 1997, où la division du vote avait permis au PRO des Lavallois de Gilles Vaillancourt de se faufiler et ainsi conserver le pouvoir avec seulement 41% des suffrages exprimés.