Il y a 30 ans, au bout de l’avenue McNamara, dans le Domaine Renaud, le paysage était triste. Un garde-fou métallique morne fermait le cul-de-sac, maintenant bordé par de jolies bornes recouvertes d’agrégats. De la fardoche d’autrefois ont émergé des arbres matures.
L’impasse débouche maintenant sur une piste cyclable en gravier, large et propre. Vers l’est, la piste sillonne dans la servitude d’Hydro-Québec, en bordure du boulevard Industriel, pour se raccorder ensuite à l’axe nord-sud de la Route Verte. À l’ouest, elle traverse une bande boisée dense. Elle s’ouvre à deux reprises sur les rues du Domaine, avant de piquer vers le nord, sur le boulevard le Corbusier. Il est possible, moyennant quelques détours dans des quartiers résidentiels de Sainte-Rose, de faire la connexion avec l’axe est-ouest de la Route Verte.
On coupe
«Ça fait des années qu’on travaille à cet endroit», soit depuis l’aménagement de ce tronçon de voie cyclable, au début du millénaire, indique Benoit Fradet, conseiller municipal de Renaud.
Au cours de la dernière année, toutefois, les travaux d’entretien d’Hydro Québec, qui partage la propriété du parc linéaire avec la Ville, sont apparus comme un obstacle aux efforts consacrés à l’embellissement et à la consolidation de cet écran acoustique. «Eux ne font plus d’élagage, ils font de l’abattage. Certains arbres sont non compatibles avec le réseau de distribution d’Hydro-Québec», explique M. Fradet. Plutôt que de défrayer sans cesse les coûts d’entretien de ces arbres, la Société d’État a opté pour la solution finale.
Concertation
«On a été voir Hydro-Québec, on leur a demandé si on pouvait se concerter.» Au cours des derniers mois, ces discussions ont déjà permis de déplacer certains arbres condamnés à l’abattage.
Le partenariat ira possiblement plus loin. «Nos évaluateurs travaillent à fixer une valeur aux terrains», confie M. Fradet. L’objectif est d’arriver à des acquisitions permettant de conserver à long terme le boisé au nord du Domaine. Le conseiller souligne cependant que cette forêt n’est pas menacée, et que la volonté de la préserver est déjà affirmée par la Ville.
Moins attrayant
Le projet de naturalisation et d’aménagement paysager de 533 500 $ ― financé par un emprunt de la Ville ― vise en priorité la propriété d’Hydro-Québec, au bout du boulevard McNamara et le long du boulevard Industriel, moins boisée et moins attrayante. Il permettra, entre autres, de remplacer des arbres qui seront coupés par Hydro-Québec cet automne.
Le projet prévoit notamment la transplantation de 35 arbres de gros calibre, l’élagage et le nettoyage de portions du boisé, la plantation de 105 arbres feuillus et de 2250 arbustes, l’ajout de sentiers, l’ensemencement, l’installation de tourbe et l’installation de nouveaux bancs, corbeilles à rebuts et bollards. Une somme de 34 800 $ sera allouée à des travaux arboricoles échelonnés sur quatre ans.
Les plans d’aménagement ont été préparés par le Groupe Rousseau Lefebvre, une firme établie à Laval spécialisée en environnement, architecture de paysage et aménagement urbain.
Le Groupe a élaboré le projet de naturalisation et de réaménagement du parc Giovanni Caboto, dans le secteur Val-des-Brises, à l’angle des autoroutes 19 et 440. Ce projet a récolté le prix environnemental Phénix 2006.