La récente décision de la Régie de l’énergie de rejeter la demande de Gaz Métro d’investir dans les installations requises pour assurer l’interchangeabilité, la composition et la pression du biométhane produit par la ville de Saint-Hyacinthe suscite beaucoup d’inquiétude au Conseil régional de l’environnement de Laval (CRE).
Son directeur général, Guy Garand, craint que cette décision ne vienne gonfler les coûts d’implantation du futur biométhanisateur, que Ville de Laval entend construire sur le site de l’usine d’épuration des eaux usées, à Saint-François.
Déjà opposé à ce projet estimé à 123 M$, le CRE de Laval veut savoir à combien s’élèveront les coûts supplémentaires et qui en défraiera la facture.
Pour le projet de Saint-Hyacinthe, le distributeur Gaz Métro estimait les coûts à quelque 10 M$, financés à hauteur de 60 % par le gouvernement du Québec.
Le Conseil régional de l’environnement de Laval indique au passage que «ce n’est pas aux Lavallois» à payer pour les installations devant servir à convertir le biogaz en biométhane, ni pour le raccordement de l’usine de biométhanisation au réseau de distribution de Gaz Métro.
Commission Charbonneau
Par ailleurs, le CRE de Laval souligne que lors de son témoignage devant la commission Charbonneau, le vice-président démissionnaire chez Dessau, Rosaire Sauriol, a fait allusion à l’intérêt que les firmes de génie-conseils collusionnaires portaient aux projets de méthanisation.
M. Sauriol avait évoqué un déjeuner dans un club privé, en mai 2007, avec une dizaine de personnes, dont la ministre Line Beauchamp qui venait d’être nommée au Développement durable, à l’Environnement et aux Parcs (MDDEP).
À la lumière de cette information, et considérant que le MDDEP a débloqué une enveloppe de 650 M$ afin de soutenir les municipalités et les promoteurs privés dans leurs efforts de traiter les matières organiques par biométhanisation et compostage, le CRE de Laval demande à Québec «d’agir avec une très grande prudence et vigilance dans ce dossier».
Au moment de mettre sous presse, le Courrier Laval n’avait pas pu faire réagir le directeur du Service del’environnement de Ville de Laval, Gilles Benoît, ce dernier étant retenu en formation sur les Smart Cities.