Une dizaine de personnes d’un comité de parents de résidents polyhandicapés de la Maison Val-des-Bois ont pris d’assaut la séance du conseil d’administration du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement de Laval (CRDITED de Laval), le 12 juin, un peu avant le début de la période de questions.
Parents et familles étaient vêtus solidairement d’un chandail vert sur lequel on pouvait y lire «M.V.D.B. pour toujours» (Maison Val-des-Bois pour toujours) afin de dénoncer la fermeture prévue pour juillet de la Maison Val-des-Bois, une résidence qui accueille huit personnes lourdement handicapées.
Ces résidents seraient transférés dans une autre ressource, ce que les parents redoutent.
Moyens de pression
La décision de fermer cette demeure été prise à contrecœur par Sylvain D’Astous, propriétaire responsable de la Maison Val-des-Bois, qui espère voir des réactions du côté du CRDITED de Laval avant le 24 juillet, date à laquelle il devra mettre la clé dans la porte. «Notre but, c’est une stratégie pour faire réagir et provoquer parce que ça fait huit ans et demi que je demande plus d’argent pour les résidents», affirme-t-il.
Les évaluations des résidents semblent toutefois ne pas faire l’unanimité. «Dans notre contrat avec le CRDI, quatre places sont considérées comme des cas lourds de CHSLD, indique M. D’Astous. Nous avons fait évaluer les huit personnes par une firme privée et avec la grille obtenue, on a déterminé que ce sont plutôt sept qui nécessitent un maximum au niveau des soins.»
M. D’Astous souhaite alors recevoir des rétributions adaptées aux multiples soins de ses résidents, et également payer adéquatement ses 11 employés qui y travaillent jour et nuit. Pour l’instant, le propriétaire reçoit annuellement 50 000$ par personne, alors qu’il en demande 85 000 $. Récemment, une personne est décédée à la résidence de M. D’Astous. Il a alors perdu une partie de ses revenus, soit 35 000 $, sur un budget annuel de 450 000 $.
L’assemblée
Le groupe de protestataires est arrivé pendant que les membres du c.a. terminaient leur souper. «Nous demandons de l’argent depuis des années pour les résidents, et ils boivent du vin lors de leur c.a.», a constaté Michel Levert, représentant des parents de la Maison Val-des-Bois, visiblement choqué.
Étant donné, le nombre de questions écrites s’adressant aux membres du c.a. le président, Jean-Louis Bédard, a hésité avant de les lires une à une, prétextant la «redondance» de celles-ci.
Julie Vaillancourt, directrice générale du CRDITED de Laval, s’est adressée aux parents et familles dans la salle.
«La dernière proposition a été mise sur la table, mais ne correspondait pas aux attentes de M. D’Astous, explique la nouvelle directrice, en fonction depuis le 3 juin. Compte tenu des délais, il faut trouver d’autres responsables de ressources pour juillet. Les parents ont été contactés, et une rencontre est fixée le 20 juin pour leur expliquer où sont rendus les démarches, afin de s’assurer que le déménagement et la nouvelle ressource seront en place dans le meilleur intérêt des usagers et leurs familles.»
Si huit familles sont directement concernées par la fermeture potentielle de la résidence, plus de 820 personnes ont signé une pétition en appui à la résidence Val-des-Bois.