C’est avec son cinquième meilleur résultat de la saison que l’archère Virginie Chénier a fait ses débuts olympiques à Paris.
Jeudi, aux qualifications individuelles féminines, la Lavalloise s’est classée 33e des 64 inscrites.
C’est à la septième des douze volées de six flèches que la Québécoise a connu sa meilleure sortie avec quatre flèches parfaites avant de se relâcher à la dernière où elle était «un petit peu trop relaxe».
L’athlète de 29 ans est remontée au 25e rang pour ensuite se maintenir entre les 35 et 37e places et conclure au 33e rang.
«J’ai appris que j’étais la première athlète féminine canadienne qui était en compétition ce matin, alors c’est pas mal cool», a soutenu l’archère de Chomedey, qui vise une place dans les 16 premières à cette épreuve.
«Ça s’est bien passé et la première volée où c’est toujours un peu plus stressant, peu importe la compétition. Mais après, ça s’est placé. Je suis contente de mon résultat, car c’est mon cinquième meilleur de la saison.»
Le vent plus soutenu en deuxième moitié des qualifications n’a pas empêché la Sud-Coréenne Lim Shyeon de signer une nouvelle marque mondiale de 694, surpassant de 2 points l’ancienne de sa compatriote Kang Chaeyoung.
Une autre Sud-Coréenne, Nam Suhyeon (688) s’est classée au deuxième rang des qualifications, ce qui n’a pas surpris la Lavalloise.
«La Corée, c’est la puissance mondiale», a convenu Chénier au terme de ces qualifications qui ont été présentées presqu’à huis clos sur le champ d’entraînement où les seuls spectateurs étaient les entraîneurs et membres des médias étaient loin du faste de l’espace où auront lieu les duels éliminatoires qui se mettront en branle à compter du 30 juillet.
Tout part de la tête
L’aspect mental a une importance capitale en tir à l’arc. En entrevue, la Québécoise a mentionné qu’elle avait travaillé cette facette de son sport avec sa consultante en performance mentale Heidi Malo et le psychologue de l’équipe canadienne
«Je me sens de plus en plus confiante et j’ai une approche différente que dans le passé. […] Ce sont les Jeux et je ne les approche pas comme une compétition comme les autres, mais j’ai le même plan d’attaque et je veux voir tout ce qui se passe autour. J’ai vu hier qu’on voyait la Tour Eiffel du terrain, alors que ça faisait deux jours que je la cherchais. J’aimais ça tirer et voir les anneaux olympiques et les Invalides… l’emplacement de compétition est juste wow!»
L’autre point qu’elle veut changer est sa timidité et elle se fera un devoir d’aller saluer les athlètes qu’elle admire au village olympique, notamment ceux et celles de la gymnastique, un sport qu’elle a pratiqué pendant de nombreuses années et dans lequel elle rêvait de participer aux Jeux olympiques.
L’entraîneur de l’équipe canadienne Ron van der Hoff collabore avec Chénier depuis deux ans, date à laquelle il a pris les rênes de l’équipe nationale. Il constate la progression faite par l’athlète au plan psychologique
«Dans le passé, elle a eu des problèmes de paniques de cible et elle a passé à travers en prenant les devants. C’était le plan de match. Oui, il y aura des coups manqués et nous nous y attendions, mais c’est comme ça qu’elle doit avancer. […] Le plan actuel fonctionne et je n’ai aucun doute qu’elle peut être encore meilleure. Elle a 29 ans, mais elle a encore un cycle olympique devant elle. Je suis fier d’elle. Elle est prête physiquement et techniquement. Et mentalement, les Jeux, c’est une belle occasion pour grandir.»
L’entraîneur connaît bien ces enjeux: il a pris le cinquième rang à la compétition masculine par équipe aux Jeux olympiques de 2004 alors que ses coéquipiers et lui étaient pressentis pour une médaille.
L’Indonésienne Rezza Octavia sera l’adversaire de la Québécoise en ronde des 32 jeudi prochain. En cas de victoire, Chénier affrontera possiblement la nouvelle détentrice du record du monde.
Mais d’ici là, elle sera à la cérémonie d’ouverture vendredi sur le Seine. (Source: Sportcom)