Un présumé proxénète de Terrebonne, accusé d’avoir forcé deux jeunes de 16 et 17 ans à se prostituer tout en les droguant, mérite d’attendre son procès en liberté, clame son avocat.
Ahmed Hadj Sahraoui, 27 ans, de Terrebonne, fait face à 22 chefs d’accusation, dont exploitation sexuelle de personnes d’âge mineur, agression sexuelle, séquestration, trafic de stupéfiants et production de pornographie juvénile.
Les faits qu’on lui reproche se seraient déroulés dans les secteurs de Repentigny, Terrebonne, Mascouche et Montréal en 2023.
L’homme, qui se surnommait «Babayaga» sur les réseaux sociaux, a été arrêté le 8 novembre dernier, par les policiers de l’Escouade intégrée de lutte contre le proxénétisme (EILP).
Détenu depuis son arrestation, il était de retour en cours mercredi le 19 juin, au palais de justice de Laval, pour une requête pour mise en liberté.
Selon son avocat, Ahmed Hadj Sahraoui devrait être remis en liberté durant les procédures car son procès sera long. «Ça va s’éterniser», a-t-il dit.
Son client a droit à la présomption d’innocence et à un procès juste et équitable. «On parle de chefs d’accusation sérieux. Il y a matière à procès car les accusations sont basées sur le témoignage des victimes. Il y aura peut-être une défense de consentement», a avancé Me Samuel McAuliffe.
La Couronne a plutôt tenté de convaincre le juge Serge Cimon de la nécessité de garder l’accusé en prison, autant pour son risque de dangerosité que pour préserver la confiance du public envers le système de justice.
«Mon confrère parle d’une petite dérape. Il s’agit d’une petite dérape qui a duré 6 mois et donné lieu à 22 chefs d’accusation. On est dans une situation où des jeunes de 16 et 17 ans sont devenus des objets sexuels dans un contexte de consommation excessive», a dit Me Jessica Bergeron, qui a poursuivi en décrivant les images d’un vidéo qui sera déposé en preuve. Les victimes, visiblement en état d’intoxication, y sont vues subissant des abus sexuels, selon la description qu’elle a donnée à la cour.
«Oui, il y a les témoignages des victimes, mais nous avons des preuves tangibles, dont une série de messages texte entre l’accusé et les victimes, et entre l’accusé et des clients, ainsi qu’une importante preuve vidéo qui soutient le témoignage des victimes», a poursuivi Me Bergeron.
L’accusé sera de retour devant le juge Serge Cimon le 16 août pour savoir s’il sera remis en liberté dans l’attente de son procès.