ViiV Soins de santé, la société mondiale spécialisée dans le VIH, a annoncé que Santé Canada a accordé son approbation en lien avec APRETUDE, pour la prophylaxie pré-exposition (PPrE), afin de réduire le risque de transmission sexuelle de l’infection par le VIH-1 chez les personnes séronégatives à risque.
APRETUDE est la seule option de PPrE au VIH injectable à action prolongée approuvée au Canada qui réduit le nombre de doses nécessaires à une prévention efficace du VIH, passant de pilules quotidiennes à seulement six injections par an.
Dans le cadre de deux essais cliniques, les comprimés de cabotégravir et le cabotégravir en suspension injectable à libération prolongée pour la PPrE ont présenté une efficacité supérieure par rapport à la prise quotidienne orale d’emtricitabine/fumarate de ténofovir disoproxil (comprimés de FTC/TDF) pour réduire le risque d’infection par le VIH, offrant ainsi aux Canadiens plus d’options pour la PPrE1.
Jean-François Fortin, directeur médical national pour le Canada chez ViiV Soins de santé, a déclaré, via communiqué: «Avec l’approbation d’APRETUDE au Canada, nous sommes fiers de pouvoir offrir une nouvelle option de prévention aux Canadien.ne.s à risque de contracter le VIH. Nous sommes convaincus qu’en proposant une autre option de prévention très efficace au Canada, nous nous rapprochons de notre objectif commun de mettre un terme à l’épidémie de VIH. Nous avons hâte de travailler avec les autorités sanitaires provinciales, territoriales et nationales pour offrir APRETUDE aux Canadien.ne.s, partout au pays».
Le VIH demeure un problème de santé publique crucial au Canada, les cas de VIH ayant augmenté de 24,9% en 2022 par rapport à 2021.
La PPrE est reconnue comme un outil efficace pour réduire les nouveaux cas de VIH et essentiel pour mettre fin à l’épidémie de VIH. Bien que la PPrE par voie orale quotidienne soit largement accessible, l’adhésion irrégulière au traitement ainsi que des obstacles structurels et culturels entraînent sa sous-utilisation dans les populations clés.
Études
L’approbation de Santé Canada se fonde sur les résultats de deux études clés de phase dans le cadre desquelles on a évalué l’innocuité et l’efficacité du cabotégravir à longue durée d’action pour la PPrE chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les femmes transgenres et les femmes cisgenres présentant un risque accru de contracter le VIH.
Les études ont démontré la supériorité du cabotégravir sous forme injectable à longue durée d’action pour la PPrE par rapport à la prise quotidienne orale d’emtricitabine/fumarate de ténofovir disoproxil (FTC/TDF). Les participant.e.s aux études cliniques ont présenté un risque de contracter le VIH inférieur de 69% par rapport aux patient.e.s recevant des comprimés de FTC/TDF dans l’étude HPTN 083, et un risque de contracter le VIH inférieur de 90% par rapport aux patient.e.s recevant des comprimés de FTC/TDF dans l’étude HPTN 084.
Traitement
Le cabotégravir en suspension injectable à libération prolongée est la première et la seule option de prophylaxie pré-exposition (PPrE) injectable à action prolongée qui s’est révélée supérieure à la prise quotidienne orale de comprimés de FTC/TDF pour réduire l’infection par le VIH.
Il est indiqué pour les adultes et adolescents à risque âgés de 12 ans et plus et pesant au moins 35 kilogrammes pour PPrE afin de réduire le risque de transmission sexuelle de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine 1 (VIH-1).
Le cabotégravir en suspension injectable à libération prolongée est administré par un professionnel de la santé par injection intramusculaire (IM) en une dose unique de 600 milligrammes (3 millilitres) dans le muscle fessier tous les deux mois après deux injections initiales administrées à un mois d’intervalle.
Les comprimés de cabotégravir peuvent être utilisés comme traitement préliminaire facultatif par voie orale en vue d’évaluer la tolérance de la personne ou en tant que PPrE par voie orale à court terme chez les personnes qui ne pourront pas recevoir les injections prévues de cabotégravir en suspension injectable à libération prolongée.
Le cabotégravir est un inhibiteur du transfert de brin de l’intégrase (ITBI). Les ITBI inhibent la réplication du VIH en empêchant l’ADN viral de s’intégrer au matériel génétique des cellules immunitaires humaines (lymphocytes T). Cette étape est essentielle au cycle de réplication du VIH et est également responsable de l’apparition de la maladie chronique.
VIH
Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) attaque le système immunitaire de l’organisme. Il se transmet par contact avec certains fluides corporels d’une personne infectée, le plus souvent lors de rapports sexuels non protégés (rapports sexuels sans condom ou sans médicaments contre le VIH pour prévenir ou traiter le virus), ou par le partage de matériel d’injection de drogues.
Si le VIH n’est pas traité, il peut causer le sida (syndrome d’immunodéficience acquise). Le sida est le stade le plus grave de l’infection par le VIH (stade 3). Il n’existe actuellement aucun remède curatif contre le VIH, mais avec un traitement et des soins appropriés, les personnes vivant avec le VIH peuvent maintenir une qualité de vie élevée et éviter de transmettre le virus à d’autres personnes. (C.P./IJL)