La professeure de l’Institut national de recherche scientifique (INRS), Isabelle Plante, et son étudiante Marie-Caroline Daguste, réalisent une étude sur la façon dont les produits qui nous entourent peuvent influencer le cancer du sein.
Cette étude sur la toxicité des produits cosmétiques découle notamment des intérêts d’Isabelle Plante sur le développement du cancer du sein ou des problèmes au niveau de la glande mammaire.
Cette préoccupation, selon laquelle les produits auxquels sont exposés les humains contiennent des molécules néfastes pour la santé, est très présente pour les chercheuses.
Elles observent également que l’environnement socio-économique et le lieu de vie peuvent engendrer une inégalité quant à l’exposition à ces produits.
Elles ont ainsi décidé de centrer leurs études et recherches sur des employés comme les coiffeuses et esthéticiennes qui manipulent des produits cosmétiques où les perturbateurs endocriniens sont beaucoup plus présents.
Ces personnes-là vont mettre la main chaque jour dans les produits en question. Isabelle Plante et son élève se sont donc demandé si cela ne pouvait pas engendrer de gros problèmes de santé reproductive ou santé en général.
Il existe d’ailleurs déjà des études épidémiologiques qui montrent que les membres de la population travaillant dans des salons de soins esthétiques ont plus de chance d’avoir des problèmes de santé reproductive.
L’objectif des chercheuses est de faire le lien entre ces dangers et les molécules contenus dans les produits cosmétiques notamment au niveau des perturbateurs endocriniens.
Déroulement du projet
Le projet comporte trois grandes étapes. La première consiste à recruter des participants. Marie-Caroline Daguste est en charge de ce recrutement.
Les femmes qui vont participer à l’étude devront remplir un questionnaire sur leur métier, leur mode de vie, la façon dont elles utilisent les produits à la maison et dans l’environnement de travail.
Elles doivent aussi parler de leurs problèmes de santé. Les chercheuses recherchent majoritairement des coiffeurs, maquilleurs, anesthésistes ou massothérapeutes.
«L’exposome correspond à tous les produits auxquels elles vont être exposés. L’idée ici est donc que nous nous attendons à ce que les femmes qui sont coiffeuses, maquilleuses, etc., aient des expositions un peu différentes de la population générale, qui sera notre groupe témoin. Les personnes recherchées pour le groupe témoin sont plutôt des couturières ou chef cuisiniers par exemple», explique Marie-Caroline Daguste.
La seconde étape consiste à réaliser un test urinaire. Les tests d’urine seront ensuite analysés afin de savoir à quoi les participantes sont exposées comme produits chimiques en particulier.
Ce sont des chimistes de Santé Canada qui s’occuperont de ces analyses.
Ce prélèvement peut se réaliser depuis la maison et à trois reprises au cours de la même semaine. Les échantillons seront ensuite récupérés par la société de transport de l’INRS devant la porte des participantes.
Enfin, la dernière étape permettra de réaliser des tests en laboratoire afin d’étudier les différences entre les échantillons et les cellules présentes en laboratoire.
Toutes les femmes peuvent participer à l’étude de façon volontaire. Toutes les femmes qui remplissent le questionnaire courent la chance de gagner une carte cadeau par voie de tirage au sort. Une compensation de 50$ sera également donnée aux personnes fournissant un échantillon urinaire.
Le financement pour réaliser cette étude, offert par l’Institut Robert Sauvé pour la santé et la sécurité au travail (IRSST), est de trois ans et c’est l’objectif que les chercheuses espèrent tenir.
Redonner à la population
«L’idée avec cette étude est aussi de produire du matériel pour pouvoir informer les femmes sur les effets de ces produits que l’on retrouve dans les cosmétiques et qui pourraient avoir des effets sur elles, ainsi que de les éduquer sur ces enjeux», raconte Isabelle Plante.
Les chercheuses veulent aussi mettre l’accent sur les inégalités sociales et salariales qui mettent les femmes exerçant ces métiers, liés à l’univers de la beauté, dans une plus grande situation de vulnérabilité.
«Ce sont souvent des femmes racisées qui exercent ce type de métier pas fortement rémunéré. Il existe aussi toute une gamme de produits différents qui sont utilisés pour les cheveux bouclés, par exemple, lesquels sont reconnus pour avoir encore plus de produits néfastes.»
Isabelle Plante et Marie-Caroline Daguste veulent donc mettre en évidence une certaine inégalité sociale avec cette étude.
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