La Fondation pour l’alphabétisation dévoile une étude réalisée par l’économiste Pierre Langlois: 425 000 Québécois sont piégés dans une spirale de grande vulnérabilité.
L’indice de grande vulnérabilité atteint 6,13 % de la population âgée de 15 ans et plus.
À Laval, cet indice de grande vulnérabilité est de 5,95% et se situe donc dans la moyenne québécoise.
Cette spirale découle, d’une part, de compétences de base insuffisantes qui entravent l’employabilité, la progression salariale, ainsi que la formation scolaire et professionnelle.
D’autre part, vivre avec des revenus limités rend quasi-impossible, sans un soutien financier spécifique, l’accès aux ressources et le dégagement du temps nécessaire pour l’apprentissage, le retour aux études ou la requalification professionnelle. Ainsi, ces deux phénomènes se nourrissent mutuellement, créant une spirale de précarité sociale et économique.
L’indice de grande vulnérabilité est donc calculé en se basant sur les revenus des individus ainsi que sur leur littératie.
Le concept de vulnérabilité est utilisé pour identifier les populations jugées plus à risque, aux fins d’intervenir de manière ciblée auprès d’elles.
Dans l’étude de Pierre Langlois, la spirale de grande vulnérabilité se manifeste lorsque les problématiques de littératie et de revenus coexistent, générant ainsi une parfaite tempête sociale.
«La grande vulnérabilité est un défi crucial nécessitant une meilleure compréhension pour intervenir efficacement. L’amélioration des compétences en littératie est une solution incontournable pour atténuer ces problèmes sociaux et améliorer la situation sociale et financière de nombreux Québécois», explique André Huberdeau, le président de la Fondation pour l’alphabétisation, par voie de communiqué.
Alors qu’une diminution du taux de pauvreté laissait présager l’amélioration des résultats, le constat est plutôt inverse alors que l’indice de grande vulnérabilité repart à la hausse.
Il est possible que la forte poussée inflationniste et l’exacerbation des inégalités sociales ont inversé la tendance observée pendant la pandémie, laissant une proportion de la population dans une situation plus précaire.
Pistes de solutions
Selon le rapport de février du Conseil consultatif national sur la pauvreté de la Fondation pour l’alphabétisation, il apparaît que les données en lien avec le taux de pauvreté ne tiennent pas pleinement compte de certaines situations sociales particulièrement fragiles, notamment les demandeurs d’asile, les personnes ayant le statut de réfugié et les personnes itinérantes.
L’économiste Pierre Langlois propose donc le déploiement d’un projet pilote dans les Municipalités régionales de comtés (MRC) ou les arrondissements ciblés avec la mise en place de ressources intersectorielles et du financement nécessaire pour agir auprès des individus en situation de grande vulnérabilité et ainsi briser la circularité de la pauvreté.
Une telle stratégie permettrait à plus de 180 000 personnes de 20 à 59 ans en situation de grande vulnérabilité de sortir à la fois de la pauvreté économique et sociale.(A.C.)